Au PS, déprime de rentrée et haro sur les «technos» – Page 1 | Mediapart

À les entendre, le bilan n'est pas fameux. « La gauche a besoin d'espoir », lance la guest star de la soirée, l'ex-ministre de l'écologie Delphine Batho, débarquée du gouvernement en juillet, tandis que Christian Paul, proche de Martine Aubry, met en garde contre le spectre de la « victoire empoisonnée ». Dans la ligne de mire des participants : la distance du pouvoir à l'égard des classes populaires qui ont contribué à la victoire de François Hollande, une politique économique qui privilégie clairement les entreprises. Mais aussi les « technos », à commencer par ceux de Bercy, accusés de faire obstacle à une politique de gauche.

Les députés PS sont revenus de vacances préoccupés. Leurs tournées hebdomadaires sur les marchés ne les rassurent guère. Dix-sept mois après la victoire de François Hollande, à six mois des municipales, ils flairent déjà comme un parfum de débâcle. « Notre seule préoccupation, c'est notre horreur à l'idée de revivre 1993 ou 2002, voire les deux en même temps, s'alarme Laurent Baumel dans Le Figaro. Aujourd'hui, le risque est réel. Si le gouvernement ne rééquilibre pas sa politique, notamment en direction des classes populaires, le FN pourrait se retrouver au second tour de la présidentielle de 2017. »

Pilier du PS, Jean-Christophe Cambadélis s'inquiète du « national-poujadisme » qui vient. « Je sens monter une colère sourde, faite de résignation et de rejet de la classe politique dans son ensemble, s'inquiète un élu d'une région où le FN cartonne (et qui tient à rester anonyme). Tous ceux qui appartiennent aux classes moyennes ont le sentiment qu'on travaille pour les très pauvres, les entreprises, les étrangers… mais pas pour eux. » « Ça part en courant au FN », résume un pilier de la majorité.

L'inquiétude est générale. Lors d'un déjeuner de rentrée avec le président de l'Assemblée Claude Bartolone, même certains députés qui d'habitude ne bronchent pas ont fait passer le message : le slogan sur l'inversion de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année ne suffit plus, il faut des mesures concrètes pour améliorer les revenus des salariés les plus modestes.

Dimanche dernier, l'entretien de François Hollande sur TF1 n'a pas vraiment regonflé le moral des troupes. Ce soir-là, Hollande a bien confirmé le dégel du barème de l'impôt sur le revenu ou une décote de l'impôt sur le revenu pour les contribuables les moins aisés. Mais le message présidentiel a-t-il porté ? « Dégel, décote… les gens ne comprennent même pas les mots qu'il utilise », dit un élu. « Tout ça est déphasé », lance Philippe Doucet, par ailleurs maire d'Argenteuil en banlieue parisienne. L'apparition télévisée n'a surtout pas démenti l'image du président des patrons qui s'installe, du crédit impôt compétitivité (CICE) de 20 milliards voté l'an dernier à l'accord sur l'emploi, en passant par la

via www.mediapart.fr

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