Arrêt sur images – Le « Camp des Saints » : le succès inattendu d’un livre raciste de 1973, d’un livre et d’un auteur nullissimes – ou quand des Blancs dominants et exploiteurs s’imaginent victimes du reste du monde…, note 2

Dans la France de 2011, où une certaine extrême-droite, popularisée par la politique UMPFN depuis 2007, est soutenue à bras le corps par des médias de masse, les éditeurs ne voient pas de mal à faire des profits en permettant la réédition d'un ouvrage nullissime, tel "le Camp des Saints". Il faut découvrir le délire propre à cet auteur et à ses admirateurs : les "Blancs" seraient menacés par une invasion de celles et ceux qui auraient faim. Qu'importe que ce soit LES BLANCS QUI ONT COLONISE LE MONDE, à partir de 1492, en créant les conditions de la mondialisation; qu'ils aient même, à l'occasion, fait disparaître des peuples, comme tant de peuples amerindiens (les fameux Taïnos), notamment via la plus dure des colonisations, celle de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale par les Espagnols; qu'ils aient instrumentalisé toutes les richesses du monde, comme aujourd'hui, pour se gaver, faire bombance, des fruits de la Terre, de tous les continents; qu'ils se servent de tant de peuples, d'hommes, de femmes, d'enfants, dans des usines, pour produire avec des salaires ridicules leurs "produits de consommation"; qu'ils développent des armes de plus en plus puissantes et coercitives. Jean Raspail se sent menacé, et il l'est, en tant que BLANC ROYALISTE : désormais, ce type de citoyen est ultra, ultra, ultra, minoritaire, et comme avant, toujours, ULTRA.

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patrick
patrick
14 années il y a

Très marrant, votre papier ! si vous connaissiez l’œuvre de Jean Raspail, vous seriez que la grande parti de ses livres sont sur les cultures minoritaires surtout en Amérique du sud disparu à cause de l’homme blanc. Il est l’un des meilleurs connaisseur de la culture Taïnos qu’il défendra dans plusieurs de ces livres. Le camp des Saints est une parabole, une sorte de retour de baton, mais vous ne l’avez pas lu !
Cordialement

grellety
grellety
14 années il y a

En somme, il suffirait qu’un auteur se donne une forme de « caution morale » en se faisant l’un des meilleurs spécialistes de tel ou tel peuple pour qu’il puisse par ailleurs écrire des horreurs et voir celles-ci sauver par son « humanité » première. Louis Ferdinand Celine a eu des traits de génie dans « Voyage au bout de … », ils n’ont pas sauvé son effondrement intellectuel et moral personnel.

patrick
patrick
14 années il y a

Jean Raspail ne se donne pas une caution morale, il a été un défenseur des peuples et des cultures minoritaires pendant toute sa vie. Il est dans la même ligne qu’un Claude Lévi-Strauss (ce qui n’est pas forcément une bonne chose pour d’autre raison). Il a été contre les colonisations. Le livre est une parabole, que doit faire l’Europe en cas d’une famine totale du sud avec l’arrivé en masse de ces habitants. Jean Raspail ne donne pas de solution dans son livre, il pose une question morale ? Que faire ? le livre à l’époque fut salué pas des personnalités comme Badinter, ce livre n’est qu’un roman, une fable, une réflexion humanitaire !
Que des gens se servent de son livre comme propagande, c’est autre chose. Et je pourrais vous rejoindre, mais pas sur le livre lui même, que vous n’avez pas lu.
Bonne journée à vous

grellety
grellety
14 années il y a

Je me permets de citer une partie de la réponse de l’un des commentateurs sur le forum d’Arrêt sur Images :
 » Citation:
Raspail est sur la ligne d’un Claude Lévi-Strauss, ce qui effectivement peut poser problème mais pour d’autre raison.
Raspail met sur un même plan la disparition des micro-sociétés d’Amérique du sud ou autre et la disparition de notre civilisation à nous français. C’est assez insultant et méprisant, comme l’est par exemple l’art d’évoquer les problèmes des autres en ramenant tout à soi à l’échelle des individus si vous ne voyez pas de quoi je parle. Une inversion des rôles, le truc qui marche à tous les coups mais qui est d’une malignité diabolique. Raspail fait semblant d’incriminer le clergé, mêle la religion et se voit en prophète. Claude Levi-Strauss ne peut rien avoir à voir avec des réductions de cet ordre et quand il parlait de nos civilisations comme un ethnologue en parle, c’était pour faire des remarques autrement plus subtiles et mesurées (lien du texte intégral):
La viande figurera au menu dans des circonstances exceptionnelles. On la consommera avec le même mélange de révérence pieuse et d’anxiété, qui, selon les anciens voyageurs, imprégnait les repas cannibales de certains peuples. Dans les deux cas, il s’agit à la fois de communier avec les ancêtres et de s’incorporer à ses risques et périls la substance dangereuse d’êtres vivants qui furent ou sont devenus des ennemis…./…
Rompant des habitudes millénaires, telle est la leçon de sagesse que nous aurons peut-être, un jour, apprise des vaches folles.
Je comprends que vous vouliez dire la ligne de défense des peuples qui disparaissent, mais j’avais peur que des gens interprêtent cette « ligne » comme une caution de Levi-Strauss envers Raspail! En effet vouloir nous faire gober que Claude Levi-Strauss aurait pu écrire un livre semblable serait minable, je n’ose pas penser que c’est ce que vous vouliez dire. »
J’ajoute que j’ai cité des extraits de ce livre, des extraits terrifiants d’une pensée vulgaire, méchante, et prétentieuse.
Et comment comprendre qu’il soit ce « défenseur des peuples et des cultures », qu’il ait été contre les colonisations, et qu’il ait pu écrire un livre aussi dramatiquement simpliste, communautaro-raciste ? Quelque chose cloche

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