Le diagnostic de ce
singulier Allemand qui a écrit les pages les plus critiques qui
soient contre le caractère allemand, Nietzsche, est connu et parfait
: au coeur de l’Europe, dans ses fondations post-romaines, la volonté
de puissance est à l’oeuvre, et elle définit tout autant le
mouvement qui a animé l’Allemagne jusqu’à son apothéose
destructrice, nazie, que celui de cette France, terre fondée par des
Germains (Parisii et Francs), au sein et pour laquelle les rois, puis
la République, ont animé cette même volonté. Volonté identique,
et volonté autodestructrice puisque portée par une hubris, une
démesure insensée, les frères qui vivaient de chaque côté du
Rhin ont fini par se jeter les uns sur les autres, appelant le monde
entier à les épauler dans cette mélée hyper-sacrificielle (un
rêve d’Hindou). Ce soir, France 2 diffuse une émission qui présente
de nouvelles archives, colorisées, qui semblent rendre plus réelles
et proches les combats, les destructions de cette première guerre
européenne, à tort qualifiée de mondiale (les Européens se
prennent pour le centre du monde, ce qu’ils sont en partie
seulement). En cette année 1914, un journal s’est particulièrement
illustré par ses articles de caniveau, son bellicisme (pour les
autres, les patrons et les journaleux de cet infâme canard ne
partant pas à la guerre) : le Figaro. Il y a l’affaire Caillaux,
mais aussi l’affaire Jaurès. Car si Jean Jaurès est assassiné le
31 août 1914, nous le devons principalement aux textes de haine
publiés par ce torchon.
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