Il y a des hommes qui ont frôlé la mort une fois dans leur vie. Quelques-uns l'ont frôlé deux fois. Troy Davis, lui, a failli mourir trois fois. A trois reprises, la date de son exécution a été fixée, mais au dernier moment, sous la pression de l'opinion, elle a été repoussée. Il attend son exécution de nouveau, pour un meurtre qu'il nie depuis toujours. Sauf nouveau coup de théâtre, elle aura lieu mercredi en Géorgie, par injection létale. Pourtant, des éléments découverts après son procès soulèvent bien des doutes sur sa culpabilité.
Si le sort de Troy Davis a tant mobilisé de personnalités (de Robert Badinter à Jimmy Carter, en passant par Desmond Tutu et Benoît XVI), c'est parce que son cas illustre, jusqu'à la caricature, la difficulté d'avoir un procès équitable quand on est Noir et pauvre aux Etats-Unis.
Le meurtre d'un policier en 1989
Troy Davis avait été condamné en 1991 pour des faits commis deux ans plus tôt. Dans la nuit du 19 août 1989, Mark Allen McPhail, jeune policier de 27 ans, avait été tué de deux balles dans le parking d'un Burger King de Savannah.
Alors qu'il n'était pas en service, il était intervenu pour porter secours à un SDF agressé par quelques hommes, parmi lesquels Troy Davis. Selon les témoignages, trois hommes s'étaient enfuis. L'un d'entre eux, poursuivi par le policier, l'a abattu. Les témoins ont désigné Troy Davis.
Aucune preuve matérielle, des témoignages fragiles
Ce dernier, alors âgé de 20 ans, a été interpellé et écroué. L'arme du crime n'a pas été retrouvée, ni aucune preuve matérielle, à l'exception des balles. L'enquête policière fut focalisée sur le jeune homme, qui a reconnu être sur les lieux.
Les conditions du procès de Troy Davis sont émaillées de zones d'ombres. Ainsi, clament ses défenseurs, sept des dix témoins à charge sont revenus sur leurs dires (ce que contestent toutefois ceux qui considèrent Davis comme coupable). Evoquant des pressions policières, l'un des témoins a déclaré, sous serment, en 2002 :
« J'ai témoigné contre Troy au procès. Ce n'est pas vrai. Je n'ai jamais vu Troy faire quoi que ce soit à cette personne. J'ai dit ça au procès parce que j'avais toujours peur que la police me jette en prison comme complice, si je disais la vérité sur ce qui s'était passé… »
Parmi les trois témoins qui ne sont pas revenus sur leur déposition figure un autre suspect possible, un des trois fuyards.
Tous les recours juridiques de Troy Davis, avant sa condamnation, ont été rejetés, pour des raisons de vice de procédure, le délai de présentation des rétractations des témoins étant jugé trop long…
Deux membres du jury regrettent
via www.rue89.com
j avais lu d un autre condanné : comment peut on applaudir la mort ? on applaudit le droit de vie ou de mort si contreversé dans les consciences ou pour ceux s assure et sont rassuré de cette légitimité volé à la vie par les pensées de prétendu penseur fabuleux