Trois idées anti-crise pour un contre-sommet européen | Mediapart

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont fixé l'agenda du Conseil européen, qui s'ouvre jeudi soir à Bruxelles: on y débattra d'une réforme des traités, pour plus de discipline budgétaire. Leurs propositions ont été en partie reprises par Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, qui plaidera, en ouverture du sommet, pour un «pacte budgétaire» renforcé, censé déboucher, à terme, sur la mise en circulation d'euro-obligations. Dans l'attente de ce nouveau sommet «décisif» pour l'avenir de l'euro, Mediapart met en avant trois idées peut-être plus efficaces, mais qui ne seront pas, elles, discutées en Belgique… Contre-sommet, en compagnie d'«économistes atterrés», qui publieront un livre-programme en janvier prochain (lire la boîte noire).

1 – A court terme: la BCE doit garantir la dette des Etats

En un an, le sujet est devenu plus consensuel. Mais il ne sera toujours pas abordé frontalement dans les débats de la fin de semaine, à Bruxelles. L'idée fut défendue de longue date par les «atterrés»: que la Banque centrale européenne (BCE) garantisse l'intégralité des obligations d'Etat, échangées sur le marché secondaire. Ce qui permettrait, selon les partisans de cette méthode, de faire chuter, d'un seul coup, les taux. Le risque pour les acheteurs d'obligations disparaîtrait, et les spéculateurs iraient voir ailleurs. Les fameux «spreads» avec l'Allemagne s'écraseraient.

Mario Draghi en novembre, à Francfort. ©BCE.
Mario Draghi en novembre, à Francfort. ©BCE.

«Pourquoi les taux d'intérêt explosent en Europe, et pas au Japon ou aux Etats-Unis, où le poids de la dette est encore plus important? Parce que leur dette est garantie par leur banque centrale», affirme Dany Lang, maître de conférences à l'université Paris-13, et membre du collectif des «atterrés». Le blocage, dans ce dossier, est bien identifié: les Allemands, pétris d'«ordolibéralisme», ne veulent pas en entendre parler. Si la BCE devait aller jusqu'à racheter massivement des obligations, redoute Berlin, il faudrait qu'elle fasse marcher la planche à billets. Et les risques sur l'inflation, croient-ils, gonfleraient. Un accord, vendredi, sur un nouveau «pacte budgétaire», au sein de la zone euro, pourrait toutefois permettre d'obtenir, en échange, des garanties d'intervention renforcée de la BCE sur les marchés. 

Plus divisés sur une éventuelle intervention sur le marché primaire (celui des nouvelles obligations), les «atterrés» se retrouvent par contre sur la mise en place de «banques nationales de développement durable». Objectif: collecter l'épargne des ménages, pour financer l'action des Etats, qui deviendraient alors moins dépendants des marchés financiers. Et ce serait seulement dans l'hypothèse où les sommes levées ne sont pas suffisantes, que les Etats iraient compléter sur les marchés. 

2 – Augmenter les salaires dans les pays d'Europe du Nord

via www.mediapart.fr

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