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On fêtera dans quelques jours l’anniversaire du 10 mai 1981 et la victoire de François Mitterrand. Moment historique où, après vingt-trois ans de gestion de droite, la France basculait dans l’inconnu politique. La moitié d’un peuple descendait dans la rue tandis que l’autre se claquemurait chez elle, attendant les chars russes qui n’allaient manquer de débouler sur les Champs-Elysées après ce triomphe socialo-communiste.Trente ans après, comment célébrer l’anniversaire ? Faut-il d’ailleurs le fêter, en égard aux déceptions et reniements qui ont suivi ce jour de gloire ? Cet événement a-t-il encore un sens pour la gauche et les candidats PS qui se lancent aujourd’hui dans la bataille présidentielle de 2012 ? L’ère de Twitter, d’Internet et des blogs participatifs est-elle encore compatible avec les meetings à l’ancienne, les envolées lyriques et les face-à-face en noir et blanc diffusés depuis les studios de Cognacq-Jay ?
Libération a choisi de répondre à ces questions en revenant aux sources. En se plongeant dans les archives du journal pour retrouver les meilleurs éditos, grands reportages, photos et unes emblématiques publiés tout au long des deux septennats de François Mitterrand. Un retour dans les années 1980, au rythme de la rédaction.
La victoire, le sacre du Panthéon, l’abolition de la peine de mort, les grandes lois sociales, l’Europe… Mais aussi l’explosion du chômage, l’instrumentalisation du FN, les écoutes et les innombrables affaires qui jalonneront le second mandat. Avec, tache finale, le soutien jamais renié que François Mitterrand aura apporté à René Bousquet, l’ordonnateur de la rafle du Vél d’Hiv.
Revenir sur le «règne» de François Mitterrand, c’est, de fait, se donner «le droit d’inventaire», qu’évoqua en son temps Lionel Jospin au grand dam de certains de ses camarades.
De ce voyage dans nos archives, se dégage toute l’ambiguïté de François Mitterrand. «Il fut capable d’être tout aussi profondément de gauche, sur certains sujets, qu’il était profondément de droite dans l’exercice du pouvoir», écrivait Serge July, fondateur de Libération, alors que le Président quittait l’Elysée.
Jean Lacouture, écrivain biographe, et Olivier Py, metteur en scène, apportent leur regard sur l’héritage de ce chef d’Etat féru d’histoire et de culture. Et l’on mesure au fil des articles, des photos et des propos de Mitterrand qu’il fut aussi un style, une idée du politique qui semble aujourd’hui appartenir à un autre temps.
Au final, un hors-série de 164 pages, vendu en kiosque, dessinant les multiples visages d’un président, tacticien, homme d’Etat, bâtisseur et manipulateur… «Un héros de roman qui serait son propre romancier», écrivait Serge July. Le roman d’une vie, relu par la rédaction de Libération.
Les chapitres:
1/ Le jour de gloire, le 10 mai 1981 : retour sur l’élection de François Mitterrand et récit d’un moment fort.
2/ Potfolio, : les images du photographe allemand Konrad Muller, quui suivit Mitterrand jusqu’à son décès.
3/ L’abécédaire de la gauche : écrit en 1982 , un lexique irrespectueux des «mots de la gauche», de «Barbus» (16% des députés socialistes à l’époque) à «Labradors» en passant par «Flics»…
4/ Une vie française : une biographie de 20 pages par Eric Dupin.
5/ «Mitterrand vu par Willem» : huit pages par le célèbre dessinateur satirique de Libé.
6/ « Les cinq Mitterrand»
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