Sur le terrain, le FN n’est pas «le parti des ouvriers» – Mediapart dit enfin la vérité sur ce sujet

Depuis l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du Front national, pas une semaine ne passe sans qu'un communiqué vienne dénoncer «l'idéologie mondialiste ultralibérale», synonyme pour le FN de «déréglementation», de «libéralisation des échanges» et de «délocalisation des activités». Plus une déclaration sans réclamer «la fermeture des frontières», la «sortie de l'euro» et «la construction d'un Etat protecteur», «fer de lance de la réindustrialisation» de la France.

La dénonciation des délocalisations, la présidente du FN en a fait son cheval de bataille pour asseoir son virage prétendument «social» (lire notre onglet "Prolonger").

Déjà lors de la campagne de 2007, alors vice-pré-sidente du FN, elle avait voulu frapper les esprits en étalant sur le plateau de Mots croisés des outils de bricolage fabriqués à bas prix en Chine. «Vous êtes un petit peu tous, en quelque sorte, responsables de cela», avait-elle lâché à ses adversaires sur France-2 (voir la vidéo ci-contre).

En juin 2009, le duo Le Pen avait profité des européennes pour dénoncer «l'Europe arnaque» et dérouler ses «pro-po-sitions» pour «lutter contre les délo-calisations (voir la vidéo ci-contre et le passage de Marine Le Pen sur France-5). Un discours que la patronne du FN tient aussi au Parlement européen (lire notre enquête sur sa «boîte à idées»).

En mars dernier, Marine Le Pen avait médiatisé l'exclusion de deux syndicalistes, candidats FN aux cantonales. Elle avait même annoncé, dans la foulée, la création d'une «association de défense» des militants du FN qui subissent au sein de leurs syndicats «discriminations politiques et exclusions». Une imposture que s'étaient empressés de dénoncer certains syndicats avec un argumentaire «anti-FN» (lire notre enquête).

Car dans les faits, le parti d'extrême droite ne soutient pas les ouvriers. Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, les élus frontistes se sont tenus très loin des luttes des salariés de Fralib (filiale d'Unilever fabriquant les thés Lipton) et NetCacao (chocolaterie marseillaise), deux usines au bord de la fermeture.

Le 3 octobre, le FN n'était pas aux côtés des Fralib, qui manifestaient à nouveau contre la délocalisation de leur activité en Belgique. Un an plus tôt, en octobre 2010, ses 24 élus au conseil régional (dont Jean-Marie Le Pen) n'ont pas non plus voté la motion de «solidarité avec les salariés de Fralib» proposée par la gauche (voir les images dans notre onglet "Prolonger").

via www.mediapart.fr

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