Les Editions Couleurs
Perigord publient l'ouvrage de Jean-Michel et Laure Arquey,
«Dans
les pas du
Che, Raid à Velo en Amérique du Sud» (cf. le blog tenu par leur fille Maurine).
Dans cet ouvrage
de 200 pages, ils narrent leur périple, leurs rencontres, leurs
visions, leurs découvertes et leurs sentiments, depuis leur point de
départ argentin, pour terminer en Uruguay, «dans les pas du Ché».
Car le guérillero internationaliste (argentin, certes, mais si
latin, «cubain») a réalisé un «Voyage à motocyclette» qu'il a
raconté dans un ouvrage ainsi titré. C'est à l'occasion de la
commémoration des quarante années après l'assassinat du Ché que
Jean-Michel et Laure Arquey ont imaginé, sur une suggestion de
madame à monsieur, un tel périple de plus de 10.000 km, à vélo.
Après plusieurs mois d'entraînement, de récolte de fonds pour
financer un voyage coûteux malgré tout, ils ont commencé ce long
voyage à la mi-octobre 2007 pour le terminer 5 mois plus tard. Dans
cet ouvrage, ils vous font découvrir leurs visions, par un choix de
photographies entre les 6000 qu'ils ont réalisé, leurs rencontres,
avec tous les aléas, les imprévus, jusqu'à même le frôlement de
la mort, ici ou là. Ernesto Guevara rêvait d'aller admirer les
statues de l'Ile de Pâques, mais n'eut pas le temps de le faire,
mais pour Jean-Michel et Laure, une fois arrivés au Chili, il
n'était pas concevable de faire un tel voyage sans se rendre sur
l'Île magique. Ce supplément fait partie de leur voyage et de leur
récit, et Harry Potter est totalement dépassé par la réalité
magique du topos, magnétique, comme avec cette pierre, «le nombril
du monde», qui a fait fourmiller les mains de Laure. Et la magie est
bien l'évidence de leur perception de ces lieux qui ont précédé
la conquête et la colonisation espagnole, criminelle et
esclavagiste, et contre laquelle le Ché et ses amis combattants ont
tant lutté, puisque Jean-Michel et Laure racontent, en extase, leur
arrivée et leur séjour à Machu Pichu. «C'est là que le Ché a
pris,» raconte Jean-Michel Arquey «affermis sa conscience d'un
monde injuste, qu'il a pu méditer, et c'est là aussi que je crois
avoir vraiment compris les paroles du Ché. Machu Pichu nous faisait
un effet extraordinaire, et, sur cette hauteur, je me sentais comme
le Condor de Neruda.» Si «la pauvreté» est encore évidente
et déterminante, ils ont pu être surpris par un pays comme le
Paraguay pour lequel ils ont mesuré le contraste entre la
réputation, mauvaise, et ce qu'ils en ont observé et perçu lors de
leur passage. Tout au long de leur périple, accompagnés par l'image
du Ché, ils ont été extraordinairement reçus, accueillis, par les
citoyens, modestes, de ces pays, et ont pu mesuré à quel point les
figures des luttes et des révolutions du passé, Guevara, mais aussi
Allende, Neruda, sont des références permanentes et essentielles de
ces peuples. C'est au cours de ce «Voyage à motocyclette» que le
jeune médecin Guevara s'est forgé une conscience des réalités
humaines et dramatiques dans le prolongement et l'extension du
rapport maîtres/esclaves, et après lequel il est devenu ce
combattant révolutionnaire, et c'est au bout de l'un de ses périples
qu'il a terminé son combat par la mort, à la Hilguera, lieu de
recueillement. «C'est là qu'il est mort, car il a été bluffé
par les boliviens et les américains, qui lui ont fait croire que lui
et ses compagnons étaient cernés. Les gens du coin nous ont dit
qu'il lui aurait suffi d'utiliser le fleuve qui se trouve juste à
côté pour fuir» raconte Jean-Michel Arquey. «Par nos
rencontres, nous nous sommes aperçus que les citoyens de ces pays
étaient très politisés. Ils en parlent beaucoup, directement; et,
bien sur, particulièrement au Chili. A la différence de l'époque
du Ché, et surtout des années qui ont suivi sa mort, puisque des
organisations d'extrême-droite ont mis la main sur ces pays, ce sont
des nations qui ont des gouvernements de gauche. Lorsque nous sommes
arrivés à La Paz, nous nous sommes arrêtés près d'un grand
panneau publicitaire en ciment, et un bolivien, indien, s'est
approché de nous. Un homme de condition modeste. Nous avons partagé
avec lui un peu de notre repas, je lui ai offert un bout de chocolat,
qu'il a placé dans ses poches, sans doute pour sa famille, car c'est
un aliment très cher là-bas. Je lui ai demandé ce qu'il pensait de
Evo Morales. Il nous a répondu que, depuis que Evo Morales est
président, il mange à sa faim. Pour ces citoyens modestes, les
gouvernement de gauche, même s'ils sont différents, représentent
une victoire et un espoir concret. Mais ce sont des pays dans
lesquels il peut y avoir des différences sociologiques et
économiques très marquées d'une région à une autre. A Santa
Cruz, c'est le bling-bling local, avec Humer, 4X4. Et il y avait dans
cette ville des manifestations monstres. Nous avons demandé à un
conducteur de camions pourquoi il allait manifester contre le
gouvernement d'Evo Morales. Il nous a répondu que les grandes
compagnies pétrolières affrétaient des bus, et que leurs employés
étaient contraints d'aller manifester, sinon, ils étaient virés.
De vivre aussi longuement dans cette région du monde, nous avons pu
mesurer l'écart entre ce que nous raconte les médias, et la
réalité. Par exemple, Chavez est un héros en Amérique Latine. En
France, on nous parle de dictateur et de dictature. Pour les citoyens
de ce pays et d'Amérique Latine, Chavez, c'est aussi les échanges
avec Cuba, et, dans toute l'Amérique latine, nous avons rencontré,
presque uniquement, les brigades médicales cubaines. Les nations
unies, les Américains comme les Français envoient des moyens, comme
après le tremblement de terre dans la région de Pisco. Une brigade
médicale cubaine, cela veut dire un médecin, une infirmière, des
moyens pour soigner les personnes. C'est un petit pays, avec le
soutien du Venezuela, qui réussit à faire cela» C'est
dans une région de jonction entre plusieurs pays que Jean-Michel et
Laure Arquey ont pu admirer les chutes d'Iguacu, avec «la Gorge du
Diable», mais aussi découvrir le lieu de naissance du Ché, les
restes de sa maison d'enfance, détruite par la dictature, et la
région des Missions, fondées sur des principes d'égalité entre
les Jésuites et les Indiens. Une «utopie» qui a réussi, jusqu'à
ce qu'elle soit écrasée par la haine de quelques possédants royaux
d'Europe. "A la fin de notre voyage, nous avons rencontré, à Rosario, une femme de la place de Mai, qui se rend tous les jeudi sur une place de cette ville pour rappeler les crimes de la dictature et la disparition des siens. Cette dame a perdu toute sa famille, parce que sa maison a été plastiquée par la dictature. Elle a été la seule survivante. Au moment où nous y passions, cette ville inaugurait son Musée de la Mémoire, avec son maire ("socialiste" selon leur langage, c'est-à-dire communiste pour nous). Dans ce Musée, il y a une Ford Falcon, un modèle utilisé par les agents de la dictature. Personne ne voulait la conserver chez soi, c'est une voiture maudite. Des artistes l'ont desossé, pour qu'elle soit exposée. Et cette dame nous a gratifié en récitant un poème en français, qu'elle avait apprise en 1946. La mémoire…"
Le livre est disponible par commande à la maison d'édition et dans certaines librairies.
Les photos visibles ici appartiennent à Jean-Michel et Laure Arquey. Elles peuvent être reproduites, avec et
après leur accord (à demander via leur blog ou par email.
Samedi 10 janvier 2009, Jean-Michel et Laure (et Maurine) sont présents tout au long de la journée au grand cinéma de Perigueux, à l'occasion de la sortie du film, "L'argentin", pour des débats et la dédicace de leurs livres. Ils sont disponibles pour des conférences, et ce gracieusement. Ils peuvent être contactés par l'intermédiaire de ce blog.
Superbe périple !
Superbe périple !
Superbe périple !