Ces trois prénoms sont ceux de trois militants qui avaient fait de la lutte contre le système d’apartheid leur raison de vivre. Ils en sont morts. Dulcie September, représentante de l’Anc pour la France a été assassinée à la porte de son bureau parisien le 29 mars 1988, Anton Lubowski , militant de la Swapo en Namibie a été tué à la porte de sa maison à Windhoek le 12 septembre 1989 et Chris Hani, le dirigeant de l’Anc et secrétaire général du Parti communiste d’Afrique du Sud , a été abattu à quelques mètres de sa maison à Boksburg le 10 avril 1993.
Trois crimes commis de sang froid par des professionnels, trois crimes attribués un peu vite aux forces les plus extrémistes du régime d’apartheid, sans enquête digne de ce nom parce qu’il était plus facile de charger la charrette des méchants que de chercher la vérité. Tous ceux qui sont partis à sa recherche et ont voulu la faire connaître se sont heurtés à des portes closes, des réponses évasives ou même à des menaces.
Ainsi la journaliste Evelyn Groeninka publié quantité d’articles sur ses trois meurtres dans la presse sud-africaine, mais son livre, publié en néerlandais, intitulé Dulcie, la femme qu’il fallait faire taire n’a jamais pu être publié en anglais parce que les éditions Jacana avait subi des pressions telles que le projet a été abandonné. Maggie Davey, rédactrice chez Jacana a expliqué tout cela publiquement au cours de conférences à l’université de Witwatersrand et à l’université du Cap.
Ces trois militants avaient en commun d’être des « gêneurs » pour le monde secret des marchands d’armes et des transactions opaques pour qui la corruption fait partie des pratiques marchandes, tout autant que la liquidation physique de ceux qui ont la prétention de se mettre en travers de leur chemin.
Dulcie September était, selon plusieurs sources, sur la piste d’échanges de technologie nucléaire militaire entre la France et l’Afrique du sud et de vente d’armes, une piste confirmée plus tard par l’ancien Ministre des affaires étrangères, Aziz Pahad. Mais l’enquête a tourné court, le dossier reste inaccessible au public et la justice française a clos le dossier sans chercher à en savoir plus.
On retrouve cependant le même nom d’un homme d’affaires français, Alain Guenon, parmi ceux qui ont approché Anton Luboswki peu avant sa mort. Cet homme, était aussi ami d’un banquier italien, Vito Palazzolo que les autorités italiennes soupçonnaient de liens avec la maffia et de blanchiment d’argent. Les deux hommes faisaient aussi affaires dans le diamant, les armes, et les casinos.
Toutes ces affaires reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène parce que la Commission Seriti chargée de faire la lumière sur un contrat d’armement pour la rénovation du matériel de l’armée sud-africaine passé en 1999 tient le public sud-africain en haleine par ses rebondissements et révélations fracassantes.
Ladite commission mandatée par le Président Zuma est loin de faire l’unanimité et une trentaine d’organisations ont demandé sa dissolution car « en dépit de preuves de plus en plus nombreuses de corruption, il n’y a jamais eu d’investigation transparente et complète. Les hommes politiques, les fonctionnaires, les intermédiaires et les grandes multinationales de l’armement, impliqués dans cette corruption n’ont jamais eu à s’expliquer devant le peuple d’Afrique du Sud ». http://www.r2k.org.za
Il ne suffit pas de dénoncer les corrompus , mais de retrouver les corrupteurs si l’on veut faire toute la lumière sur cette ténébreuse
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