On est à la fin des années 70. Un groupe de pharmaciens et de médecins dénoncent ce qui ne gène pas grand monde à l'époque : l'information sur les médicaments est fournie par les seuls laboratoires.
Ces « rebelles » décident de lancer un média indépendant. Ce sera Prescrire, en janvier 1981 qui démarre grâce à des subventions du ministère de la Santé.
Il faut très vite « se sevrer » financièrement, explique Bruno Toussaint :
« Nous avions conscience que nous allions écrire des choses désagréables et que les subventions ne tiendraient pas longtemps. »
Début des années 90, la revue devient autonome grâce aux cotisations de ses abonnés (29 000 personnes, 270 euros par an), expose Bruno Toussaint :
« Ni subvention, ni sponsor, ni publicité. Ici, il n'y a rien à acheter, ni à vendre. Les autres revues sont financées par la publicité et les cahiers spéciaux fabriqués par les firmes [ces cahiers spéciaux se cachent d'ailleurs de mieux en mieux, ndlr]. »
L'idée du mensuel est d'aider les professionnels à prescrire « à bon escient ». L'association, qui regroupe une centaine de salariés, n'est ni pour, ni contre les médicaments. Ils passent au microscope toutes les molécules du marché, assure Bruno Toussaint :
« Si nous nous trompons rarement, c'est que notre méthode est rodée. »
Charte du « Non, merci… »
Chaque article suit un parcours impitoyable, koh-lantiesque (de l'émission de TF1, Koh-Lanta, que Bruno Toussaint ne regarde certainement pas), de neuf à douze mois, sauf actualité brûlante. Il fait l'objet d'une recherche documentaire exhaustive. Les rédacteurs signent une charte du « Non, merci… » pour garantir l'absence de conflits d'intérêts.
via www.rue89.com