Pour beaucoup d'historiens la crise des années trente aurait pu être évitée. Les dirigeants politiques ont alors multiplié les erreurs de diagnostic, et mystifié leurs opinions publiques. Chacun a voulu reporter sur l'autre le poids de la crise : la coopération internationale s'est effondrée, le système politique s'est paralysé, les forces de fragmentation sociale l'ont emporté. Certaines leçons ont certes été retenues.
La crise actuelle n'a pas répété la crise de 1929 grâce aux politiques monétaires et budgétaires adoptées en 2008 et 2009. Mais les alarmes de cet été montrent que tout reste à faire.
La crise de la dette souveraine européenne et la paralysie de l'administration Obama font redouter le pire. Sans une prise de conscience aiguë des décisions à prendre, une longue période de stagnation est à craindre, à l'image de la décennie perdue au Japon dans les années quatre-vingt-dix. La croissance des dettes publiques oblige évidemment à remettre les finances publiques sur des bases saines. Sans un Etat solvable, capable de jouer son rôle de gardien en dernier ressort de la stabilité économique et financière, la crise ne peut que s'aggraver.
Refuser l'austérité, réformer l'Etat
Mais chacun voit bien aussi que sans croissance retrouvée, la crise appellera la crise, et tout sera perdu. L'austérité budgétaire ne peut servir d'unique viatique aux dirigeants européens. Comment accepter que l'Italie se voie dicter une politique d'austérité brutale sans aucun
débat ? La crise exige de réaliser une nouvelle avancée dans l'intégration européenne, avec plus de moyens mobilisés et plus de transparence démocratique dans les prises de décisions. Ce sera le premier enjeu du nouveau quinquennat.Mais la fragilisation de l'Etat n'est pas seulement financière. Le débat sur les déficits et l'obsession des prélèvements obligatoires tend à occulter les véritables questions. Depuis 2007, la « révision générale des politiques publiques » a réduit le projet de modernisation de l'Etat à une équation comptable : le non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux. Cinq ans plus tard cette révision a surtout réussi à désorganiser les administrations, à démobiliser les fonctionnaires et à dégrader les services publics, sur fond de remise en cause du statut
des fonctionnaires. Penser améliorer la qualité des services en liant mécaniquement les rémunérations des agents à des indicateurs de performance est une erreur grossière. Toutes les études le montrent, les effets pervers sont tels que ce raisonnement conduit en réalité à dégrader les services publics. Il est urgent de permettre à l'Etat de s'adapter aux nouveaux besoins, d'une manière à le remettre sur ses bases – égalité d'accès et continuité du service public.La hausse des dépenses publiques, c'est parfois un choix
Pour prendre l'exemple emblématique de la santé, le vieillissement de la population est vécu sous le signe de l'accablement, alors qu'il manifeste avec éclat le triomphe de la médecine et du progrès social. Les dépenses de santé sont décrites comme un fardeau qui
grève abusivement nos budgets. Pourtant le vieillissement ne joue qu'un rôle mineur dans la croissance des dépenses. Elle résulte pour l'essentiel de la dynamique du progrès médical, c'est-à-dire de nos propres décisions : de nouveaux produits et de nouvelles procédures apparaissent continuellement, dont la diffusion alimente la croissance des dépenses de santé.Évalués en unités monétaires, les gains en bien-être obtenus en contrepartie des dépenses sont considérables. S'en priver, au nom de la réduction du poids des prélèvements obligatoires, constitue un gâchis social inutile et absurde. Il faut pouvoir affirmer que la hausse de ces prélèvements, pourvu qu'elle corresponde à une demande sociale, n'est pas en soi une pathologie à combattre : elle correspond à un choix de
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Bonjour à tous,
Demain, je voterais deux fois…
J’ai voté Montebourg au premier tour (une seule fois, hélas).
Demain, je voterais pour Aubry – et je voterais contre Hollande.
Les différences de fond Aubry-Hollande – pas des différences de style ou de deuxième ordre – sont trop importantes pour nous, pour nos enfants, pour notre planète, pour une société mieux vivable et plus responsable – pour qu’on les passe sous silence ; des différences énormes
– sur l’éducation
sur l’égalité hommes-femmes
– sur l’écologie, l’environnement, la révolution verte
– sur le contrôle effectif des banques
– sur la taxation de la spéculation financière
– sur la juste régulation de l’économie et l’équité du commerce
– sur l’accès à la santé et aux soins pour tous
– sur la politique de la ville et de la ruralité, le retour à un service public de proximité
Autre différence énorme, cruciale dans la période actuelle : le rapport à l’action
Hollande concilie, Aubry agit
Hollande conciliabule, Aubry construit
L’un transige, L’autre transforme
Je suis contre Hollande
Rien ne dit qu’Hollande l’emporterait contre Sarkozy : Aubry (plus convaincue, plus combattive, plus convaincante) l’emportera dans la durée, car elle est portée par des convictions précises, argumentées, construites
Et si Hollande l’emportait, devrait-on rire ou pleurer ? 11 ans d’inaction à la tête du parti socialiste augurent de ce qu’il serait (in)capable de faire à la tête d’un pays (il a suffi de 3 ans à Martine Aubry pour rassembler les énergies et construire un vrai programme)
Je suis pour Aubry
pour faire avancer l’équité sociale,
pour une économie équitable et contre la finance irresponsable,
pour rebâtir l’école
pour l’écologie et la planète,
pour l’égalité hommes-femmes,
pour notre pays et bien au-delà : pour un monde plus juste
Demain, je me sentirais bien deux fois :
je voterais contre la soupe de Hollande, aux engagements et aux arguments trop flous
Je voterais utile et équitable, responsable: pour Martine Aubry !
Amitiés citoyennes et planétaires,
Philippe,
papa de deux jeunes enfants
et enseignant-chercheur