Pourquoi l’acquisition/achat des femmes sont des intentions et des actions encore dominantes ? A propos des 343…

L'anthropologie, ce discours-science qui est censé organiser et structurer plusieurs champs spécifiques des Sciences Humaines, l'ethnologie, la sociologie, parle, via des ouvrages et des penseurs, d'une communauté humaine qui, pour contrecarrer le familialisme incestueux, s'est structuré dans "l'échange des femmes". Cette formule, précise et ambiguë, parle des femmes comme d'un Bien, dans toutes ses dimensions, matérielles comme immatérielles, qu'elles soient des "marchandises" ayant une "valeur" (et c'est ce qu'elles subissent dans "le marché de la prostitution") ou une Entité abstraite divinisée (et à l'époque moderne, bien des poètes prolongent ce culte Antique). Dans la longue Histoire Humaine, elles ont beaucoup "subi", comme les esclaves, les travailleurs forcés, les prolétaires. Les "mariages forcés" sont aujourd'hui réputés appartenir à des pays et des peuples "arriérés", alors qu'il existe encore en France, via des arrangements : les familles de la Noblesse en France organisent des réunions spécifiques, des "rallyes", pour que leurs enfants, adultes, se rencontrent et aient au moins l'illusion d'un choix, pourtant téléguidé. Le développement de nos communautés urbaines et industrieuses a favorisé un économisme généralisé, avec la judiciarisation qui l'accompagne. Le Droit ne prend pas en considération les sentiments et les logiques culturelles, même s'il représente une partie de ces sentiments et de ces logiques. Il fixe la personne comme une entité indépendante, ayant des droits par elle-même. Dans un tel cadre, économique et juridique, les femmes ont acquis des situations et un statut d'égalité avec leurs, frères, amis, amants, maris. Ces évolutions révèlent de manière vive et difficile le maintien des logiques ancestrales des communautés patriarcales, les plus répandues, quantitativement. Dans ce contexte, alors qu'une Ministre est chargée de représenter à nouveau les Droits des Femmes, après une longue éclipse du thème dans l'organisation gouvernementale, la parole simple et claire des 343… a résonné avec brutalité. Ils ont dit ce qu'ils sont, et ce qu'ils font. Ils ont de l'argent. Ils achètent. Et ils achètent parfois un "rapport sexuel", avec l'une de celles qui, en France, font ce – travail ? Ils ont mis un visage sur ces "hommes de l'Ombre". C'est qu'il n'est pas, socialement habituel, que de tels hommes, "client", et comportements, se révèlent en tant que tels. On peut penser qu'une chaîne de télévision ne va pas manquer dans les prochains mois de s'engager dans une émission de "télé-réalité" sur le sujet. Ces 343 sont un épiphénomène : ils sont beaucoup plus que 343, et le fait ne peut se réduire à la seule "prostitution", sujet qui, pour l'Etat, prouve sa schizophrénie, avec une situation permanente d'illégalité-légalité (des interdits existent, mais les péripatéticiennes déclarées ne payent-elles un impôt sur le revenu ?). N'y a t-il pas d'autres manières d'obtenir de telles relations avec une ou plusieurs femmes ? Un certain théâtre du 19ème siècle répète à l'envi le rire cynique dans la mise en scène des histoires de mari qui trompe leur femme, avec une, puis une. Les bulles "libertines" n'organisent-elles pas un échangisme dans l'échange ? Et le monde du travail ne permet-il pas à des recruteurs-décideurs-employeurs d'être entourées de celles qu'ils choisissent ? Et qu'en est-il des femmes qui exercent le même pouvoir à l'égard des hommes ? Ce que révèle la "prostitution", c'est que certains achètent : des maisons, des entreprises, des terres, et des êtres, et un tel "achat" est violent, puisqu'il mord sur l'autre personne. Et de tels "acheteurs" seraient à l'inverse "vendeurs" ?

via www.cabinet-socrate.fr

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