Tous les matins, depuis trois semaines, Dusty McCeod, 38 ans, se poste à l’angle de Washington Avenue et de la 17e Rue, tout près d’une agence pour l’emploi privée qui offre du travail à la journée. Durant dix-sept ans, il a été l’un des chefs de chantier les plus réputés de la ville. Il gagnait entre 55 000 et 60 000 dollars (entre 40 500 et 44 000 euros par an), et vivait dans une maison avec piscine en compagnie de sa femme et ses deux enfants. Puis, le scénario classique : les constructions de maisons qui ralentissent au point de s’arrêter et la perte d’emploi, fin 2008. «Avec mes qualifications, je pensais que je n’aurais pas de difficultés à rebondir. Mais je me trompais. J’ai entendu parler de cet endroit, alors je suis venu. Mais il n’y a que des petits boulots à 12 dollars de l’heure. Je n’arrive plus à subvenir aux besoins de ma famille. On vit tous dans un appartement minuscule et on surveille toutes nos dépenses, explique Dusty McCeod. Il faut savoir ravaler son honneur et sa fierté. Apprendre à faire les démarches aussi pour que les enfants aient un repas gratuit à l’école. Quelquefois, je passe des nuits à me demander ce que j’ai mal fait. Peut-être que j’aurais dû épargner un peu plus, peut-être que j’aurais dû dépenser un peu moins. Mais quand on a de l’argent, on ne pense pas à tout ça. C’est après que ça vous taraude.»
Face à l’afflux de toutes ces familles,
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