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© musée Nicéphore Niépce / Léon Collin
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Groupe de relégués sur le pont. Entre 1906 et 1910. Pour accompagner cette photo, le docteur Léon Collin écrit : « Lorsque le temps le permet et que les côtes des îles Canaries se sont effacées dans le lointain, le commandant, suivant le règlement, fait monter les hommes sur le pont par bordées sous l’œil vigilant des surveillants. Chaque matin pendant un quart d’heure, le forçat peut tout à son aise, s’emplir la poitrine de grand air et de soleil. Les relégués se tiennent à l’avant, en tas, à proximité du panneau de leur bagne. Vêtus de draps gris-bleu, coiffés d’un large feutre de même couleur, le relégué se distingue facilement du forçat ; nous verrons plus tard qu’ils différent aussi de celui-là par une mentalité bien inferieure. Les forçats s’alignent par rangées à l’arrière sur les côtés de l’hôpital. »
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© musée Nicéphore Niépce / Léon Collin
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Archange Cambrai, “garçon de famille”, ancien satyre. Entre 1906 et 1910. « En dehors des infirmiers, une autre catégorie “d'embusqués” et non des moins favorisés, est celles des garçons de famille. Insinuants et vite familiers, certains commandent en maître dans certaines familles de surveillants. Ils arrivent à y jouir d’une confiance inouïe et l’on cite à ce sujet des exemples typiques. L’un d’eux, Cambrai, que nous avons vu endormant une petite fille sur ses bras, et qui répond au prénom aussi ultra catholique que prétentieux d’Archange n’a pourtant rien d’archangélique. La bestialité de sa physionomie est encore accentuée par la forme, bizarre “en cuvette” des oreilles. Et certes, il ressemble plus à un singe qu’à un habitant du céleste s
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