« Out of Africa », le ranch des Wildenstein – le chant du Cygne de la colonisation – et de la biodiversité ?

C'est dans l'article "Au Procès Wildenstein, l'évasion fiscale à échelle mondiale" publié par Médiapart que l'on peut lire l'extrait suivant : "Au cœur des débats, les fameux trusts des Wildenstein servent à tout. Ils abritent, depuis trois générations, tous les actifs familiaux ou presque : la galerie new-yorkaise, les biens immobiliers aux États-Unis, une propriété aux îles Vierges britanniques, un ranch au Kenya (celui où a été tourné le film Out of Africa, et où vit Alec Wildenstein Junior), un avion (qui a été revendu), et surtout les œuvres d’art, des toiles de maître pour la plupart." Une famille de la ploutocratie mondiale s'est donc appropriée le fameux "ranch", de 30000 m2, dans laquelle l'héroïne du roman de Karen Blixen passe une partie de sa vie, en tant que "propriétaire terrienne". Avec le temps, on mesure mieux la force de ce film : il met en scène un colonialisme européen, blanc, soft, puisque "féminisé", souriant, aimable, un colonialisme "constructif et positif" – comme aujourd'hui le disent des candidats à la présidence de la République en France. Evidemment, ce "colonialisme" là est un "fantasme", une hallucination, fondés sur une mémoire tellement sélective qu'elle ignore l'immensité des faits du colonialisme passé ET actuel. Actuel, car, comment comprendre qu'une famille européenne/américaine puisse, aujourd'hui encore, posséder, via l'un des rejetons rentiers, une partie aussi grande du territoire kenyan, alors qu'elle est incapable de produire, sur ces terres même, la fortune, dont elle se sert pour en être "propriétaire" ? ! On est donc passé du colonialisme d'Etat au colonialisme de privatisations. Toute l'Afrique est touchée par cette main-mise de tant de terres, par des "étrangers", lesquels ont une responsabilité directe dans la situation des pays concernés, mais aussi de la destruction de la biodiversité, celle que Pline l'Ancien célébrait dans son "Histoire naturelle" : "De là vient cette façon proverbiale de parler en Grèce : l'Afrique produit toujours quelque chose de nouveau." " …unde etiam vulgare Græciæ dictum semper aliquid novi Africam adferre". Hélas, aujourd'hui, l'Afrique, en proie à des prédateurs minuscules mais voraces, subit des pertes massives de sa bioversité, de ses formes de vie, légendaires ou non. Mais pour l'instant, le lien de causes à effets reste "tabou", à cause des totems d'ici – les people cultes.

 

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