Édouard Martin n'en peut plus. Le charismatique leader de la CFDT d'ArcelorMittal à Florange a les traits encore plus tirés que d'habitude, la voix éraillée par dix jours de marche, de chants et de diatribes au mégaphone. Lui et la petite vingtaine de marcheurs de l'acier exultent. « On est arrivés ! On est arrivés !», chantent-ils place de la République à Paris, sur l'air du On est en finale !, d'habitude entonné dans les stades.
© MediapartLes métallos de Florange, en jogging et veste orange, ont réussi leur pari : relier en dix jours la Moselle à Paris pour alerter les Français sur la situation à l'aciérie de Florange (Moselle), où les derniers hauts-fourneaux de Lorraine sont à l'arrêt pour une durée indéterminée – les sidérurgistes craignent bien que ce soit pour toujours. Huit cent emplois sont menacés.
Au total, 330 kilomètres parcourus à pied, plein d'ampoules, des entorses parfois et une sacrée fatigue pour ces hommes de tous âges, pas tous très sportifs. Mais aussi
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