Pour les "Américains blancs", il est noir. Et pour les "Américains noirs", il est noir. Ok, but the eyes, stupid. Barack Obama, désormais candidat démocrate pour devenir le leader et le chef du monde ("commander in chief") n’est ni noir ni blanc, et, comme nous l’apprend l’excellent numéro spécial de
Courrier International qui lui est consacré, le véritable "nouveau monde" qui est en train d’apparaître voit émerger des "métis" qui sont "fiers de l’être" et qui ont tant de raison(s) (cf. l’article de Mireya Navarro), dans le dossier "Obama au-delà des races". Et quelle chance pour lui de n’être ni blanc ni noir, mais de l’être tout à la fois, une réunion par excellence : aucun des "groupes", biologiquement non-fermés mais tendanciellement orientés vers la fermeture ethnique, "la communauté", ne peut lui réclamer d’être son serviteur, il pourrait être celui de tous – de "l’intérêt général", après 8 ans de bons et loyaux services d’un VRP de quelques intérêts particuliers.
"Révolution Obama" ? Elle est physique, elle pourrait être "métaphysique". C’est un autre homme, nouveau et différent, de ceux qui l’auront précédé, s’il est élu. Et, pour commencer, il sera un autre homme, parce qu’il semble se servir de son intelligence, personnellement, sans attendre qu’un directeur de conscience lui dicte le vrai, le beau, le bon. Et dès qu’un homme pense, sur les fondations acquises lors de son enfance, et notamment par sa mère, une femme remarquable, Stanley Ann Dunham Soetoro, comme nous l’apprend l’article "Une mère libre", le monde des citoyens est en droit d’espérer et d’attendre le… meilleur, même et surtout pas soutenu par celles et ceux qui pensent être, de naissance, les meilleurs.
La défaite d’Hillary Clinton était prévisible depuis des semaines – reste une question, lancinante : dans ce choix, positif pour Obama et négatif pour elle, combien aura pesé la mysoginie de tant de mâles ? Le sexisme peut être un "racisme" plus profond encore, alors même que le monde des hommes est si peu admirable qu’ils feraient bien de réévaluer leur sentiment de supériorité…
Pour les électeurs américains, le choix va être radicalement clair : un homme nouveau, jeune, bien entouré, qui entend servir l’intérêt général des citoyens et des nations, et un vieil homme de 72 ans, supporter de G.W.Bush, qui veut laisser les soldats en Irak, malgré les engagements américains, etc…
Ils en ont de la chance les citoyens américains…
PS : aucune idéalisation du sieur. Ses évidentes qualités peuvent s’atténuer, voire disparaître, sous de mauvaises influences, ou par sa propre volonté. Quand on sait qu’il est un admirateur de notre chef d’Etat.. Néanmoins, après 8 ans de cauchemar, il est temps pour ce grand pays de ne plus être aux mains des Républicains qui sont beaucoup trop dangereux pour la paix du monde.