Dans la situation où nous nous trouvons, il y a les sentiments et les pensées, les "idées" et les arguments. Sarkozy aujourd’hui s’étonne de la "haine" qu’il perçoit à son égard. Il ne se trompe pas. Il est le premier candidat à la Présidence de la République à, dans l’Histoire de notre République, avoir provoqué une telle haine à son égard, bien avant son éventuelle élection. Il ne se trompe pas, et cette haine est justifiée, méritée, puisque c’est lui qui l’a suscité et qui l’a nourrit encore.
Pourquoi ?
Nicolas Sarkozy est la somme de ses comportements REELS, de ses choix REELS, de ses actes REELS, et de ses propos personnels REELS. L’exposition de cette somme est dramatique. Car elle révèle un homme qui est un spécialiste de la logique et du comportement sectaires dans la mesure où il est lui-même sectaire : adoré tel un Dieu par ses partisans, le gourou de l’UMP ne cesse de stigmatiser la petite "révolution" populaire de Mai 1968, si nécessaire pour remettre en cause la démocratie totalitaire de De Gaulle, il identifie les citoyens et ses interlocuteurs par leur identité ethnique, parce qu’il entend favoriser les "religions", ces sectes, catholiques, musulmanes, parce qu’il entend confier la gestion des "cas sociaux" et des "chômeurs" à ces sectes, sur le modèle américain. Car, il a beau faire, tout est là dans cette photographie qui manifeste sa joie et son admiration pour son maître-à-penser-et-à-devenir-président, Georges W. Bush. Lui, "Sarko l’américain", qui a avoué "se sentir parfois être un étranger dans son propre pays", aurait envoyé les soldats français en Irak, et les enverra probablement s’il est élu. Car du jour au lendemain, les discours électoraux seront oubliés, et il fera ce qu’il veut et voudra.
Et que veut-il ? Libération consacre un dossier, ce jour, sous le titre "Dix bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy".
