Nicolas Sarkozy, anus horribilis, Kadhafi, 15 milliards, 172 % d’augmentation, les retraites, …

Le 6 Mai 2007, 53, 06% des citoyens votants l’ont choisi et élu. Nous allions rêver. Personne ne resterait sur le bord du chemin. Les faibles et les victimes dans le monde pouvaient compter sur la France. Le pouvoir d’achat des Français était sa priorité. Pour ces 53,06 % de votants, ils pouvaient et on pouvait lui faire confiance. Pour ses supporters, il était, il est, "un homme de parole" – il est un homme qui parle tous les jours et tout le temps, nous l’avons mesuré depuis. Pour ses supporters, il est un homme qui tient ses engagements. Lesquels ? Concernant la "réforme" (qui n’en est pas une) des "régimes spéciaux de retraite", il veut tenir parole, nous en savons tous quelque chose ces jours-ci. Concernant le pouvoir d’achat, il n’a pas tenu parole – mais il ne peut pas tout faire… Car ses supporters lui trouvent tout le temps toutes les excuses du monde, puisque c’est un homme parfait, beau, intelligent, humain, … En six mois, qu’a t-il fait ? Il a commencé par s’associer au drame des infirmières bulgares, retenues en Libye, condamnées à mort (avec un médecin palestinien) pour des crimes odieux dont elles n’étaient probablement pas responsables. Pour les faire libérer, il a engagé des négociations avec… le dictateur lybien, Mouammar Kadhafi. Celui-ci, après avoir livré en patûre à la haine des citoyens libyens, après les avoir livré à sa police et ses services secrets en leur permettant de les torturer et de les violer, les a encore utilisé en monneyant leur libération. Les parents des enfants décédés du Sida ou malades du Sida, dont la transmission était imputée à ces infirmières, ont été indemnisés dans des proportions gigantesques, avec de l’argent étranger, puisque la Libye n’a pas déboursé un centime pour un drame dont elle était pourtant responsable. Ni une, ni deux, Nicolas Sarkozy s’est rendue en Libye pour rencontrer et serrer la main d’un homme qui a également fait pratiquer le terrorisme, y compris contre des citoyens français, avec l’attentat contre  le vol UTA-DC10, les 170 victimes dans le désert du Tchad, ou encore a approuvé l’attentat contre un Boeing 747 de la compagnie Pan Am, au dessus de la ville écossaise de Lockerbie, qui a provoqué la mort de 270 personnes. Et au mois de décembre, le dictateur libyen est convié en France. Car, comme Nicolas Sarkozy l’a expliqué, il suffit à un criminel d’avoir reconnu ses torts et ses fautes pour retrouver une certaine honorabilité. La "justice" tient en quelques mots qu’il suffit de prononcer… Ensuite, et ce afin de provoquer "un choc de croissance", il a fait voter 15 milliards d’éxonérations fiscales destinées à quelques milliers des familles les plus riches de France, familles qui, depuis, ont reçu, en moyenne, un chèque de 100.000 euros de la part du Trésor Public pour trop perçu. Est-ce que ces 15 milliards ont été injectés dans l’économie française ?  Non, car, de manière grégaire et systématique, les plus fortunés épargnent, placent leurs avoirs, et souvent à l’étranger. Puisqu’il est très dépensier, et qu’il va ainsi contribuer à l’activité économique en France, Nicolas Sarkozy a invité ses amis à décider une augmentation de salaire de 172%, soit 19331 euros par mois, et ce alors que l’ensemble de ses frais quotidiens sont pris en charge par la République, qu’il a, à son service, 950 personnes à l’Elysée, que le budget de l’Elysée se voit également augmenter pour passer de 33 millions d’euros à 100 millions d’euros. Et pendant ce temps, la dette publique continue d’augmenter, alors même que nous avons tous entendu le candidat Nicolas Sarkozy sermonner Ségolène Royal sur le coût de son programme et sur la nécessité de diminuer la dite dette. Pour ne pas en rester là, Nicolas Sarkozy a fait adopter le principe d’un mini-traité constitutionnel européen afin de sauver les éléments les plus importants du projet Constitutionnel qui nous a été soumis par référendum en mai 2005 et qu’une large majorité des citoyens votants ont rejeté, comme les électeurs néerlandais. Etienne Chouard a lu ce mini-traité et nous fait connaître son analyse de la gravité du crime d’Etat commis contre les citoyens français et européens par ce putsch juridique. Le projet de réforme constitutionnel en France constitue un retour en arrière flagrant, affirme, d’une manière claire, la volonté de détruire la démocratie réelle par une représentation et une gouvernance politique intouchables. Concernant le pouvoir d’achat, la rentrée, comme promise, est très douloureuse pour la majorité des citoyens dont le salaire mensue est faible, puisque la majorité des produits et des services dont ils ont nécessité ont vu leur prix augmenter, et augmenter encore. La réponse gouvernementale à ces faits est nulle – inexistante, malgré les promesses de campagne. Enfin, last but not least, le "dialogue social" est inexistant, puisqu’il n’y a rien à discuter dans la mesure où les principes fondamentaux de la "réforme des régimes spéciaux" sont décidés et non négociables ! Or, à l’instar des régimes de retraite de l’ensemble des salariés, il s’agit de modifier la durée d’activité – ce qui va conduire des centaines de milliers de papy-boomers qui s’apprêtaient à partir à la retraite a continué de travailler pendant des années, et ce alors que le chômage est en France énorme (entre 15 et 20% de la population, puisque les chiffres officiels sont partiels, truqués); et le montant des pensions qui sont déjà faibles. Dans ce débat sur les retraites, il n’est jamais réellement question de la pénibilité des métiers, de l’espérance réelle de vie des salariés (un ouvrier n’a que 5 ans d’espérance de vie après 60 ans au lieu de 15 pour un cadre), du décès de milliers de salariés après quelques mois ou un tout petit nombre d’années après leur retraite, alors qu’ils ont côtisé pendant 40 ans, sans qu’il y ait la moindre reversion d’une part ou de la totalité de ce qu’ils ont côtisé au pot commun, de l’explosion des maladies invalidantes de cause professionnelle après 60 ans, d’une taxation des capitaux pour le financement de ces retraites, comme il n’est jamais question du fait que d’ici 5 ou 10 ans, cette réforme, contraire aux orientations et aux valeurs des vainqueurs-résistants au moment de la Libération, serait, si elle est adoptée, annulée, pour revenir en arrière, en fait, en avant.
Pour résumer, ces six mois sont catastrophiques, mais les médias travaillent tous les jours à présenter les choses, les faits, les hommes et les femmes qui participent ou soutiennent le pouvoir sous les meilleurs angles possibles.

cf. l’article sur Vox-Populi, "Sarkozy : le petit prince a dit"

cf. l’article très important sur Rue89, "Nicolas Sarkozy, c’est "Badinguet" ou "Foutriquet" ?"

cf. le film de Peter Watkins, "La Commune"

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
4 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Eric
17 années il y a

Très bien La Commune (enfin, je ne l’ai pas encore vu…) Et d’ailleurs Peter Wadkins est l’auteur de « média crisis », ce qui m’intéresse forcément, même si le nom de mon blog ne doit rien à son oeuvre, car je ne le connaissais pas quand j’ai commencé à bloguer!
Je vois que ton ton reste intact, toujours juste.

grellety
17 années il y a

Merci pour ton appréciation. Nous sommes quelques-uns, français, anglais, américains, allemands, etc, à partager un certain nombre de perceptions, de réflexions critiques et de propositions concernant les « mass media ». Peter Watkins n’a pas tout inventé, mais il faut connaître son travail, ses idées, et faire connaître, car, évidemment, il ne bénéficiera pas d’une « couverture journalistique » digne de ce nom, c’est-à-dire tel qu’on pourrait l’espérer et la concevoir avec des médias indépendants, ce qu’ils ne sont pas. C’est aussi le sens de la réflexion, des critiques et des propositions de l’Association, le Rassemblement pour la Démocratie à la Télévision, qui organise à la fin du mois la journée sans Sarkozy.

Anonyme
Anonyme
16 années il y a

Nous en avons assez de toutes les promesses non tenues. La misère s’instaure en France de plus en plus et l’étalage du Président avec sa femme nous en avons assez. Il ne pense qu’à se montrer il raconte que des c….
et cela suffit nous n’en pouvons plus.

grellety
grellety
16 années il y a

Le problème, c’est la propagande quotidienne, permanente, des TF1, France Télévision, Europe 1, RTL, RMC, Le Monde, etc…, qui faussent chaque jour la perception de la nation et du monde que les citoyens pourraient et devraient avoir.

Translate »
4
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x