e 31 juillet 2009, épuisés par plus d’un mois de lutte et face à l’intransigeance de Renault et PSA, les salariés de New Fabris jettent l’éponge. Munis d’une maigre prime de 12 000 euros et d’un contrat de transition professionnelle (CTP) leur accordant un an d’indemnités chômage à 95% de leur salaire, ils partent s’inscrire en masse à Pôle emploi.
Christian Estrosi, alors ministre de l’Industrie, se félicite dans les colonnes du Journal du dimanche daté du 2 août :
« Contrairement à ce que disent ceux qui veulent toujours plus, les salariés de New Fabris auront tous les atouts en main pour envisager au mieux l’avenir. […] Je vais tout mettre en œuvre pour contribuer à y créer 400 emplois dans les six à huit mois. »
Las, les 400 emplois n’ont jamais vus le jour. Et trois ans plus tard, seulement 60 des 366 salariés (16%) de New Fabris ont été embauchés en CDI.
![]()
Les New Fabris pendant leur mouvement à l’été 2009 (DR)
Felipe Diaz, chef de ligne pendant douze ans chez New Fabris, n’a pas travaillé depuis son licenciement. « Je suis inscrit dans toutes les agences d’intérim de Châtellerault, j’ai encore un rendez-vous demain à Pôle Emploi, je suis prêt à prendre ce qu’on me propose », explique-t-il :
« Je fais plus jeune que mon âge, alors quand j’arrive dans une agence d’intérim ils m’accueillent en souriant. Mais dès qu’ils découvrent que j’ai 58 ans, ils mettent mon dossier sous la pile. »
Depuis trois ans, sa femme et lui se serrent la ceinture. Il a troqué son ancienne voiture contre un modèle plus économique. Mais cet ancien antiquaire ne veut pas baisser les bras :
« J’ai travaillé pendant vingt-sept ans à mon compte. Eugène Fabris, le fondateur de l’entreprise, était un de mes clients. J’avais 45 ans quand il m’a embauché. Ma retraite, je ne la toucherai pas avant 70 ans. Je dois trouver du boulot. »
L’âge, principal handicap des ex-Fabris
via blogs.rue89.com