Une lectrice du blog, Mme Sophie Laleman, a, ici, publié un commentaire, par lequel elle m'invite à venir à l'Université "populaire" de Caen, pour rencontrer Michel Onfray, ou à l'Université du goût, à Argenta, et, dit-elle, me dit-elle, "il me semble que votre regard en serait changé". Rires. S'approchant, écoutant, religieusement, "le maître", votre regard en serait "changé" ? ! Comme si, depuis des années, à de si nombreuses reprises, certes, "à distance", parce qu'il n'est pas donné d'être dans le même espace médiatisé que lui, moi et tant d'autres n'avions pas écouté et entendu M. Onfray. Si tel était le cas, comment aurait-il pu être possible de parler de ses propos, affirmations, textes ? Je me permets de renverser la situation, et l'invitation : M. Onfray est-il disponible pour un dialogue exigeant ? Il y a quelques années, bientôt 9 ans déjà, M. Onfray a répondu à 5 questions (des réponses, déjà très maigres). C'est dire que, à cette époque, déjà, le mouvement allait de l'auteur de ce blog vers lui, et qu'il avait accepté de répondre. Et puis : M. Onfray a curieusement changé. Ou alors, sur tant de sujets sur lesquels il ne s'était pas encore exprimé, il a décidé de le faire et là, les choses se sont gâtées. L'éloge de Charlotte Corday fut un choc. Ce petit livre, intensément nul, contenait les prémisses de sa dérive catastrophique vers une "Histoire" anti-historique : que ce soit à propos de la Révolution Française comme de la Seconde Guerre Mondiale, il s'est ridiculisé par des affirmations à l'emporte-pièce, quasiment pas argumentées, et contredites par les historiens les plus sérieux, français et autres. Le prétendu philosophe de la laïcité a repris, contre la Révolution et contre Robespierre, les mêmes mensonges que l'extreme-droite catholique énonce depuis 150 ans, et il en a fait de même contre les Communistes, de l'avant-guerre, engagés dans la guerre conte le fascisme, en ciblant d'une manière lamentable Guy Mocquet. Son courage dans l'attaque contre les morts (Sartre, Freud, et tant d'autres), est en effet impressionnant. Et face à des vivants, qu'en serait-il ? Car dès que la pression monte (comme dans l'affaire Camus), le prétendu "libertaire radical" se débine assez vite. Je ne sais pas comment son "ami" Etienne Chouard fait pour lui pardonner tant d'erreurs et de jugements intellectuellement franduleux, parce qu'une amitié ne peut pas tout pardonner. Pour ma part, j'ai décidé au bout d'un moment que je ne pouvais plus ni laisser dire ni laisser faire, et que l'engagement durable auprès d'une bourgeoisie intrinsèquement et profondément réactionnaire devait être remarqué et dénoncé. Aussi, madame, puisque vous semblez ignorer que dans ce pays, des citoyens et des citoyennes travaillent (et donc n'ont pas par définition leur temps libre pour aller à Caen et à Argenta qui pour moi se trouvent au diable vauvert !), je ne pourrai répondre à votre invitation, sachant que si Michel Onfray répète son catéchisme contre les forces des évolutions anthropologiques, mon regard ne changera pas, et je ne vois pas comment, s'étant enfoncé aussi profond dans un tel marais, il pourrait désormais, lui, "changer", puisqu'il lui faudrait reconnaître des erreurs intellectuelles que son travail quotidien de bénédictin est censé lui éviter, ce que Etienne Chouard, lui, sait parfaitement faire. Donc, ce débat, l'acceptera t-il ? ! Si une collectivité locale souhaite l'organiser, je suis disponible à cet effet.
PS : dans cette note, l'auteur ne répète pas les arguments et les connaissances qui ont été énoncés dans d'autres notes, qui sont ici référéncées par des liens.