"Il faudra en revanche un coup de fouet des radios et télés pour que « les temps d’intervention de l’opposition ne soient pas inférieurs à la moitié des temps de parole cumulés du chef de l’État et de la majorité présidentielle. »Inverser la balance relèverait, dans le climat actuel, d’une petite révolution. Les derniers chiffres consultables sur le site du CSA laissent songeur. Sur le premier trimestre 2009, la majorité (UMP, gouvernement, Président et conseillers) aurait bénéficié de 471,6 heures de prise de parole dans les médias français, hors presse écrite. Contre 204 pour l’opposition parlementaire (PS, PC, Verts). Il faudrait donc 31 heures supplémentaires aux socialos, écolos, cocos pour que le minimum requis soit respecté.
Médias, parole à l’UMP et consorts…
Si la haie semble franchissable, les tours de piste médiatique de la Sarkozie, depuis la présidentielle de 2007 confirment l’échappée belle. Alors qu’en 2005 et 2006, les journaux télévisés et émissions magazines faisaient état d’une équité plutôt ténue entre partis (42% et 50% pour la majorité contre 37,3% et 36% pour l’opposition), les six premiers mois sarkozystes entre juillet et août 2007 annoncent le changement : 74,3% de temps de parole pour la majorité contre 36% à l’opposition. Soit un déficit de 37h pour respecter la loi d’or du CSA. En 2008, en revanche, l’équilibre est mieux respecté, avec 944 heures pour la majorité et 483 pour l’opposition, dont un pic de 83 heures lors du Congrès de Reims socialiste. Au final, sur deux ans de Sarkozy, ce seraient 56 heures de temps de parole supplémentaire dans les radios-télés qui auraient pu servir à l’opposition, chiffre assez faible mais un brin révélateur"