L'Internet a changé nos vies, au travail comme dans la vie personnelle. Le courrier électronique s'impose tard le soir et chaque matin, de bonne heure dans mes journées. J'accède à des sites qui ouvrent sur d'innombrables horizons. Chez moi ou au bout du monde, en Afrique ou en Chine, je m'informe sur des écrans que les médias nourrissent en continu.
Mes usages – simples et désormais quotidiens – du numérique sont ceux de dizaines de millions de Français. Il ne s'agit pas seulement de technologies à maîtriser, mais de nouvelles manières de créer, de se former, de communiquer ou de se soigner.
Les technologies numériques s'installent dans notre proximité, se collent à notre oreille. Elles sont aussi le moteur d'une économie nouvelle, qui depuis plus de trente ans est devenue « notre » révolution industrielle. L'Internet et les réseaux en sont le socle, mais les usages et les innovations se déploient partout dans nos habitations, nos entreprises ou dans nos moments de mobilité.
Depuis dix ans, je vois naître à Lille comme ailleurs, des centaines d'entreprises de toutes tailles, que nous aidons à grandir. Elles ont décollé dans le commerce électronique, les éditions de logiciels et de contenus, ou les réseaux. L'équipe d'Ankama, née dans le Nord et installée à Tourcoing, mais aussi au Japon, affiche à son actif l'une des plus belles réussites du jeu vidéo en ligne.
Je vois nos grandes villes, dont la mienne, entrer en numérique, et nos collectivités y contribuent activement. Les principales innovations de notre temps, pour la médecine, les transports, de la voiture plus écologique jusqu'au Vélib », comportent toutes une forte dimension numérique.
J'ai souhaité partager ici une vision du futur de notre société, mais aussi exprimer les principes qui doivent déjà guider notre action dans le monde numérique, qui n'est pas un autre monde, mais notre monde.
Beaucoup de Français me le disent : ils se sentent déboussolés, inquiets de la vitesse de ces transformations, ils craignent de décrocher. Ils en voient l'impact au travail, le coût pour les familles, les dangers pour la vie privée ou les risques d'exclusion qui guettent les oubliés du numérique. Eric Dupin a su parler de cette « fatigue de la modernité ».
Le numérique au cœur du redressement
La société que prépare la révolution numérique me parait porteuse d'infinis progrès, mais aussi de vraies dérives qu'il serait naïf d'oublier. Le rôle d'une démocratie est d'assurer l'accès de tous à ces progrès, et de prévenir les dommages. C'est encore plus vrai quand ces transformations bouleversent la démocratie elle-même.
Un discours ce soir au « 104 » à Paris
Martine Aubry aura l'occasion de revenir sur la question du numérique mercredi 22 juin au soir, lors de l'inauguration du Village des Innovations, au « 104 » (5, rue Curial, Paris XIXe).
Une soirée organisée par Bertrand Delanoë (Paris) et Jean-Paul Huchon (Ile-de-France).
Dans un pays que guette le déclin, disons-le avec conviction, l'Internet, les réseaux, les usages et les innovations numériques peuvent contribuer aux changements nécessaires, au redressement qui doit mobiliser toute la société.
Le numérique va nous aider à apporter des réponses à des questions essentielles : le climat, l'énergie, l'éducation, la santé. C'est pour chacun de nous un outil d'autonomie. C'est pour notre pays une filière qui « tire » un quart des nouveaux emplois, et réunit plus d'un million d'empois, en direct ou indirectement.
Mon engagement pour une « offensive numérique » se nourrit d'une vision po
via eco.rue89.com