« Sud Ouest » : Pourquoi ouvrir cette huitième édition avec un documentaire sur Adrien Marquet ? Pour sa forte résonnance locale ?
Jean-Claude Gillet (membre du conseil d'orientation d'Espaces Marx) : Oui. Chaque année, pour la première soirée du festival, nous marquons notre enracinement régional. Ce film répondait d'autant mieux à cet objectif que nous célébrons aussi le 75e anniversaire du Front populaire, la victoire d'un camp auquel Adrien Marquet a appartenu.
Ce documentaire a été réalisé par Michel Cardoze, qui est un ancien militant communiste et qui a longtemps vécu à Bordeaux. Il était sensible à cette contradiction entre une politique locale très sociale et un engagement clair dans la collaboration. Il s'est appuyé sur des travaux récents d'universitaires, dont certains participeront au débat qui suivra la projection. La dérive d'Adrien Marquet rappelle celle d'un Eric Besson qui, après avoir milité au PS, rejoint Sarkozy et finit par envoyer des policiers ramasser des enfants à la sortie des écoles. Cela rappelle des souvenirs douloureux, même si les contextes historiques ne sont évidemment pas les mêmes.
Vous présentez aussi deux films espagnols tournés dans les années 30, à une époque où se développait un réseau de production indépendant du système capitaliste. Y a-t-il un lien avec le cinéma soviétique de cette période ?
via www.sudouest.fr
