lus que quatre jours pour s’inscrire sur les listes électorales. C’est une exception politique française qui risque de piéger tous les non-inscrits et les mal-inscrits – notamment parce qu’ils ont déménagé, ont été naturalisés ou radiés – qui voudront voter les 23 et 30 mars aux municipales et le 25 mai pour les élections européennes : «La procédure est véritablement moyenâgeuse, digne d’une France rurale où les gens déménageaient au maximum deux fois dans leur vie: on demande aux citoyens de se rendre en mairie pour s’inscrire l’année précédant le scrutin. Soit avant le 31 décembre 2013 pour voter en 2014 aux municipales, alors que la campagne n’est même pas commencée !, dénonce Jean-Yves Dormagen, directeur du département de sciences politiques de l’université de Montpellier-I. On est à l’heure d’Internet, dans une société extrêmement mobile et on a la procédure la plus lourde et la plus contraignante du monde», s’étrangle ce spécialiste de l’abstention. Dans une société modernisée, cette incongruité réglementaire s’apparente à une grave anomalie démocratique. Trois millions de Français en âge de voter ne sont pas inscrits sur les listes, soit 7 % du corps électoral potentiel. Cela représente l’équivalent de la population combinée de Paris, Lyon et Marseille. A cela s’ajoutent les «mal-inscrits» : à partir d’un échantillon représentatif de 40 000 inscrits sur une liste électorale, Dormagen et son équipe viennent de calculer que 15% ne le sont pas à la bonne adresse. Ce qui représenterait 6,5 millions d’électeurs au niveau national. «Au total près de 9,5 millions de citoyens ne sont pas ou mal inscrits, c’est le nombre de voix obtenues par Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle 2012. Un électeur sur cinq a un problème d’inscription. Et parmi eux, ceux pour qui c’est un choix sont une minorité», conclut Dormagen.
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