Est-ce la fin de la gratuité des routes nationales ? La décision de mise en concession de la RCEA (Route Centre-Europe-Atlantique), l’axe reliant la façade atlantique à Genève, excite les appétits. Témoin, le lobbying discret exercé par certains acteurs économiques et élus locaux pressés de voir démarrer des travaux de mises à 2 X 2 voies de leurs axes majeurs, histoire de désenclaver ces territoires et d’améliorer la sécurité.
Cette idée sulfureuse – la gratuité des routes est érigée en principe en France au nom de la liberté de circulation – fait son chemin aussi à la tête de l’Etat. Le 24 juin, Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre des Transports (mais aussi du Développement durable), a donné son feu vert pour que la RCEA soit concédée afin d’accélérer les derniers aménagements de mise à deux voies. Six barrières de péages sont prévues sur les portions concernées : de Montmarault à Paray-le-Monial, puis de Paray à Ciry-le-Noble pour la branche nord, et de Paray à Mâcon au sud.
«Doctrine». Deux jours plus tôt, à l’assemblée, NKM avait lâché cette bombe : «De plus en plus d’élus me demandent des mises en concession sur des itinéraires qui n’ont pas de trajet alternatif». Ajoutant : «Nous avons de plus en plus de routes symboliques sur lesquelles sont discutées des mises en concession.» Dans son entourage, on réfute tout revirement : «L’Etat [financeur majoritaire des routes nationales, ndlr] n’a pas changé de doctrine.» Mais, poursuit-on, «quand l’enveloppe financière est contrainte, la mise en concession s’impose comme la seule solution».
Les vannes sont ouvertes. A quand le tour de la RN 21 ? 385 kilomètres de bitume reliant Limoges à Tarbes, et venant mourir au Cirque de Gavarnie, au pied des Pyrénées. L’association Euro 21, lobby proconcession piloté par les chambres de commerce (CCI), a marqué des points. Dont un rendez-vous au ministère des Transports. Sa grande victoire, avoir décroché l’inscription de la RN 21 dans le Snit, le schéma national d’infrastructures de transport, dont la révision est attendue sous peu : «Cela ne garantit pas que la deux voies se fera, mais ne pas y être, c’était l’abandon du projet», note François Gaumet, lobbyiste en chef dont la réputation d’efficacité, après son succès en faveur de l’A 89 (Lyon-Bordeaux), n’est plus à faire. Reste le plus dur : le financement.
Alternative. Et, pour une majorité d’élus, la concession s’impose.
Bonjour,
Le processus de privatisation des Routes Nationales a été entamé il y a quelques temps déjà.
L’État a DÉJÀ PRIVATISÉ d’autres ROUTES NATIONALES.
http://www.snptri.com/ile-de-france/category/operateur-routier-national/
Voir la carte :
http://www.snptri.com/ile-de-france/wp-content/uploads/2011/03/reseau_routier.jpg
Voir les articles :
http://www.snptri.com/ile-de-france/2011/03/reseaux-et-infrastructures-routieres/
http://www.snptri.com/ile-de-france/2011/03/2eme-avant-projet-de-snit/
* La RN 205 : largué au privé ATBM (concession : Autoroute du Tunnel du Mont Blanc)
* La RN 10 : devenue A63, largué au privé ASF (concession : Autoroutes du Sud de la France)
D’autres « projets » sont en cours :
* La RCEA : évoquée dans l’article de LIBÉRATION
http://www.snptri.com/ile-de-france/2010/12/1945/
* La RN 154 : entre Rouen et Orléans
* La RN 126 : entre Toulouse et Castres
François FILLON, dans un courrier daté du 28 octobre 2009 demande à l’ Inspection Générale des Finances (IGF) de se pencher sur la création d’un « Opérateur Routier National ». Il s’agit, ni plus ni moins, de faire cadeau au patronat du BTP des routes payées par les contribuables et de mettre en place systématiquement des péages sur le réseau autoroutier et le réseau des Routes Nationales actuellement gratuits, gérés par les Directions Interdépartementales des Routes (DIR).
Voir la lettre de FILLON :
http://www.snptri.com/ile-de-france/wp-content/uploads/2010/11/091028-operateur_routier_national_-_courrier_Fillon_du_28_10_2009_a_l_IGF.pdf
Voir l’article :
http://www.snptri.com/ile-de-france/2010/11/operateur-routier-national/