Les preuves de la fortune de l’UMP Balkany dans les paradis fiscaux – Page 1 | Mediapart

Didier Schuller, qui a connu la prison et le bracelet électronique après avoir été condamné en 2005 puis en 2007 en appel, contrairement à Patrick Balkany, relaxé, n’a pas caché sa rancune devant les magistrats : « J’ai payé ma dette, je constate aujourd’hui que le président de l’office des HLM de l’époque, M. Balkany, a été relaxé. Il s’en est bien mieux sorti que moi. Je n’ai aucun patrimoine si ce n’est qu’un quart d’appartement en indivision, ayant appartenu à ma mère », a-t-il dit sur procès-verbal.

« Par contre, a-t-il ajouté, M. Balkany, comme la presse le relate et comme semblent le confirmer les documents que je vous ai remis en copie et qui étaient à la disposition de la justice, aurait à sa disposition un palais à Marrakech, une résidence de luxe à Saint-Martin et l’usufruit du Moulin de Giverny. »

Il a terminé sa déposition d’une phrase assassine : « Je suis heureux de voir que ce que je pensais être du financement politique a pu profiter à d’autres fins et sans doute personnelles. » Lui qui fut de tous les secrets de Patrick Balkany dans les années 1980 et 90 sait de quoi il parle. Au terme de l’audition, les juges ont donc annexé quatre documents accablants pour l’actuel député et maire de Levallois, que leur a remis le témoin.

Fait surprenant : tous ces documents sont issus de la procédure judiciaire sur l’affaire des HLM, vieille de quinze ans, mais, étrangement, n’ont pas provoqué la mise en cause de Patrick Balkany sur les faits précis qu’ils révèlent. « C’est extravagant ! Je n’ai jamais été interrogé dessus, ni à l’instruction, ni lors des procès en première instance ou en appel, alors que c’était dans le dossier », s’étrangle aujourd’hui Didier Schuller, interrogé par Mediapart. « C’est évident : Balkany, dont ces documents montrent qu’il a quand même blanchi 33 millions de francs et qu’il possède un patrimoine caché, a été protégé », poursuit-il.

Nul ne sait, pour l’heure, quelles suites judiciaires vont donner les juges Van Ruymbeke et Le Loire à cette remise de documents, qui s’avèrent totalement extérieurs à leur champ d’investigation sur les ventes d’armes et la campagne Balladur. Contacté, le parquet de Paris dit n’exclure aucune hypothèse. D’autant que se pose clairement la question de l’éventuelle pérennité d’un tel système ou de sa transformation grâce à d’autres montages, toujours au profit de Patrick Balkany, qui n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

via www.mediapart.fr

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