Un récent sondage de l’institut Pew souligne que 86% des Américains se sentent frustrés ou en
colère face à leur gouvernement fédéral. En juin dernier, 44% des 18-29 ans étaient déçus par la
façon dont Obama s’occupait du problème du chômage des jeunes.
Sa cote de popularité a connu un rebond avec la mort d’Oussama Ben
Laden, puis elle s’est mise à baisser.
Que s’est-il passé ? Pour
commencer, les jeunes ont fondé de grandes espérances sur le
président, sûrement trop grandes. « J’étais fan à
100% ! », résume Amy Klein, qui a voté pour la
première fois en 2008. « La gauche a beau se plaindre
aujourd’hui, je trouve qu’on a eu raison de l’élire en 2008 »,
estime Asa Merritt, 27 ans, se considérant comme progressiste. « On
avait besoin de se dire que les hommes politiques pouvaient changer
les choses, que le gouvernement pouvait faire progresser le pays. Et
puis Barack Obama pouvait réparer les dommages causés par George W.
Bush, notamment à notre réputation. Cet homme respire
l’intelligence, et il est plutôt classe », résume ce
jeune New-Yorkais, tuteur en maths et écrivain de pièces de théâtre.« George W. Bush était
complètement hors sujet sur des thèmes qui me tiennent à cœur
comme l’égalité des sexes, le droit des homosexuels. Barack
Obama offrait l’inverse. On pouvait s’identifier à lui, croire
ses promesses. Il exprimait de l’empathie avec de nombreux groupes
minoritaires, il parlait d’inégalité et de race, ce que je
trouvais très courageux », précise Amy. De son côté, Tania, étudiante
de 23 ans, va plus loin : « Dès 2007, son livre sur ses racines m’a bouleversée», explique la jeune femme
d’origine mexicaine. En 2008, Tania n’a ni l’âge de voter, ni le droit
de le faire puisqu’elle est en situation illégale… Mais elle rejoint le QG de
campagne démocrate dans le quartier du Queens, à New York, et se
met à militer activement pour le candidat Obama. «Finalement,
mon père a voté pour lui pour me faire plaisir »,
sourit-elle. Aujourd'hui, Tania ressent une colère infinie à l’égard du président. « Il nous a menti!»,
lâche-t-elle. « Il est évident que je ne m’investirai
pas autant pour 2012, mais en revanche je veux comprendre, je veux
demander aux démocrates : que s’est-il passé ? »
via www.mediapart.fr