Les Italiens dans la rue, de plus en plus | StorItalia | Rue89 Les blogs

Des étudiants en colère qui prennent d’assaut l’université la Sapienza à Rome où sont réunis des ministres pour une conférence baptisée « l’Italie et la nature », des Italiens fatigués qui siègent devant la chambre des députés à Rome, des manifestations plus ou moins importantes dans tout le pays… Que se passe-t-il exactement en Italie ?

Les faits remontent à ce lundi. Je dis bien les faits et non pas les causes profondes, qui elles, sont enracinées dans le temps depuis au moins deux décennies. Lundi à Turin, les Italiens ont manifesté, bloqué les trains. Bars, boutiques, marchés, tout était fermé. Les manifestants ont pris d’assaut la région Piémont, lançant contre les murs des bouteilles, des pétards, des pierres…

La manifestation des Forconi à Turin (La Repubblica TV)

En Italie, Turin n’est pas une ville comme les autres. Autrefois berceau de l’industrialisation, elle ressemble désormais à une ville fantôme. C’est ce que racontait à la rentrée l’excellent journaliste d’enquête Riccardo Iacona dans son émission « Presa Diretta ».

A Turin, ville berceau de la Fiat, il y aussi la Saturno, la Global Business… autant d’entreprises qui fabriquaient des petites pièces pour Fiat jusqu’à ce que celle-ci délocalise ces activités. L’équation est tristement simple : moins d’activités + moins de postes de travail = érosion du tissu économique. Selon un journaliste de la Repubblica, Turin perdrait ainsi 500 millions d’euros par an du fait du chômage croissant.

C’est la réalité de la crise : le constat pourrait s’arrêter là. Sauf qu’en Italie, elle est couplée avec des scandales à répétition. Récemment, des conseillers piémontais se sont ainsi fait prendre la main dans le sac : ils détournaient l’argent de la région pour se faire rembourser leurs billets de match de football, leur séances d’UV…

Interviewés par un journaliste du programme « Servizio Pubblico » sur leurs actions, les politiques ont préféré lui fermer la porte au nez ou ignorer ses questions. Cet épisode n’est pas cité au hasard. C’est une situation récurrente en Italie.

Des personnes « exaspérées et fatiguées »

La manifestation en Italie ce lundi a fait forte impression. D’autant plus que les policiers chargés de veiller à la sécurité ont enlevé leurs casques. Aux dires de la préfecture, « pour calmer les manifestants ». Je connais des policiers à Turin : ils travaillent dans des conditions difficiles, entre la guérilla du Val de Suse et délinquance quotidienne. Ils m’ont donc orientée plutôt vers ce témoignage anonyme d’un agent. Voici ce qu’il confiait :

« Moi aussi j’ai enlevé mon casque. Et bien volontiers. Les motifs de la protestation, nous les vivons dans notre propre quotidien. Et si la situation ne change pas, la désobéissance civile se propager bientôt dans les rangs des forces de l’ordre. »

Cet agent gagne 1 300 euros par mois, ses

via blogs.rue89.com

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x