Les «Indignés» de Wall Street font école aux Etats-Unis | Mediapart

C'est cette image belliqueuse qui énerve le plus les « Indignés de Wall Street » comme on les a baptisés assez vite. Certains sont réticents à parler à la presse. « Les journaux, quels qu'ils soient, même ceux plus progressistes comme le New York Times, ne parlent de nous que pour évoquer les incidents avec la police. Il y a peu de journalistes qui se font l'écho de nos discussions, de nos assemblées générales deux fois par jour… Ils arrivent uniquement pour les manifs et attendent que ça dégénère », prévient Madeline, une sympathisante d'une cinquantaine d'années qui vient donner un coup de main quand elle le peut.

Les arrestations de plusieurs centaines de manifestants samedi, alors qu'ils bloquaient la circulation sur le pont de Brooklyn, la dispersion une semaine auparavant d'une marche de soutien interdite à coup de gaz lacrymogène en plein Greenwich Village… Voilà de quoi donner du grain à moudre aux journaux les moins acquis à la cause anti-capitaliste.

Dans son édition en ligne, le Wall Street Journal, par la voix de son éditorialiste Bill McGurn, considère ceux qu'il appelle les « anti-travail » comme une « foule incohérente, vulgaire et véhémente »...

Ce jour-là, Madeline tient le « bureau d'information ». Deux chaises récupérées dans la rue, une table où sont disposés quelques prospectus présentant les sites internet soutenant le mouvement, une liste des événements prévus ce jour-ci et un parasol/parapluie qui protège des aléas de la météo new-yorkaise toujours changeante en ce début d'automne… Les touristes venus voir la construction de la nouvelle tour du World Trade Center ont trouvé sur la place leur nouveau centre d'intérêt. Les salariés des environs qui quittent leur travail s'arrêtent eux aussi et bavardent un instant avec elle.


© (RC)

« Mais quelles sont vos revendications ? », « Combien de temps allez-vous rester là ? »… Autant de questions auxquelles Madeline n'a pas de réponse toute faite à donner : « Nous ne sommes pas un parti politique ni un syndicat, nous n'avons pas de revendications collectives. Chacun ici amène son expertise, ses questionnements, ses desiderata… Certains sont plus sensibles aux expropriations de ceux qui ne peuvent payer leur loyer, d'autres à la dette des étudiants, d'autres s'inquiètent des effets de l'industrie sur l'environnement… C'est cette mixité qui est intéressante. »

via www.mediapart.fr

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