Paul Aries, politologue – Contre Grenelle de l'Environnement
envoyé par medvedkine.
"Trois mois après l'élection présidentielle de 2007 sont mises en
place deux des propositions lancées par les écologistes et par la
plupart des associations de protection de l'environnement :
- Un superministère de l'Environnement à compétence
transversale, - Un processus de discussions autour des enjeux
environnementaux, dénommé « Grenelle de l'environnement ».
Le premier point n'a été qu'un coup politique : dans le nouveau
« MEEDeM » [ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement
durable et de la Mer, ndlr], le ministère chargé de l'environnement est
devenu un insignifiant secrétariat d'Etat dont les pouvoirs et les
moyens sont équivalents à ceux d'un petit département français. L'avis de décès du ministère de l'Environnement date du décret du 27 février 2009 qui supprime les seules
structures lisibles au plan local en matière d'environnement que sont
les directions régionales de l'environnement (Diren) et les directions
régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire). Cette mort est célébrée comme il se doit avec l'annonce du lancement
d'une deuxième centrale nucléaire EPR et quelques
autoroutes. Et pour que le message soit encore plus clair, c'est le chef
de l'Etat en personne qui se charge de l'annoncer au mépris de toutes
les règles de droit qui veulent qu'une décision de cette importance soit
précédée d'un débat public. Pendant ce temps, la communication va bon train : le Grenelle de
l'environnement pas encore digéré, voilà que l'on s'attaque au Grenelle
de la mer… Puis au Grenelle
des ondes… Heureusement, la fête n'était qu'un prétexte pour
légiférer… ou ne rien changer."