Les fonds vautours d’Elliot Management Corp et Aurelius Management LP qui veulent écraser l’Argentine auront-ils sur le dos leurs prédateurs ? – Page 1 | Mediapart

Le suspense n’aura pas duré trois jours. Mercredi soir, le ministre des finances argentin a annoncé que le gouvernement serait dans l’impossibilité d’honorer l’échéance de sa dette prévue le 30 juin. L’Argentine se dirige vers un nouveau défaut de paiement, comme le redoutaient de nombreux observateurs.

La présidente, Cristina Kirchner, avait pourtant assuré lundi soir que l’Argentine ne ferait pas défaut et honorerait sa dette. Son intervention faisait suite au rejet de son appel devant la Cour suprême des États-Unis. Celle-ci a jugé lundi qu’elle n’avait pas à examiner le recours de l’Argentine à la suite de la décision d’une cour d’appel américaine qui avait donné gain de cause à deux fonds « vautours », Elliott Management Corp. et Aurelius Capital Management LP, qui contestaient la restructuration drastique de la dette intervenue après la faillite de l’Argentine en 2001. Refusant cette restructuration, soutenue par 93 % des détenteurs de titres, ils entendent obtenir le paiement intégral de leurs obligations, tel qu’il était prévu à l’origine.

Après le jugement de la Cour suprême, ils peuvent exiger le paiement de 1,5 milliard de dollars au 30 juin. De plus, dans un autre jugement, la Cour suprême américaine a autorisé une transparence totale des avoirs argentins dans le monde. En 2012, les deux fonds avaient tenté de faire saisir un bateau argentin, en gage de leur paiement.

Dans sa déclaration, la présidente argentine avait déclaré que si le pays était prêt à honorer ses engagements, il refusait de céder à ce qui s’apparente, selon la présidente, à une « extorsion ». Les deux fonds, en effet, ne sont pas des créanciers habituels. Ils se sont fait une spécialité d’acheter des obligations décotées des pays ou des entreprises en difficulté pour en exiger par la suite le paiement intégral. Ainsi, selon le Wall Street Journal, ils auraient acheté de nombreux titres obligataires de la banque irlandaise, Allied Irish bank, alors en faillite, pour demander par la suite le paiement de ces créances à l’État irlandais, qui avait été contraint de nationaliser la banque pour éviter son effondrement.   

Les deux fonds, selon la presse argentine, n’auraient acheté de la dette du pays qu’en 2008, soit bien après la restructuration acceptée en 2006, à un prix cassé, autour de 20 % du nominal. Le gouvernement argentin a refusé toute négociation avec eux.

via www.mediapart.fr

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