Les agents de surveillance très spéciaux de la mairie de Montreuil | Mediapart

L’agression le 19 mai 2013 d’un journaliste à Montreuil (Seine-Saint-Denis) par des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) a levé le voile sur l’existence d’une équipe mobile d’agents communaux armés, dirigée par un proche de la maire Dominique Voynet (Europe Écologie-Les Verts) et qui s’apparente à une police parallèle. Selon les témoignages et éléments recueillis, certains ASVP de Montreuil, normalement préposés au stationnement, effectuent des missions qui vont bien au-delà de leur compétence : patrouilles en voitures banalisées, encadrement de manifestations publiques, expulsions de squats, palpations à l’entrée du conseil municipal, etc. Une situation paradoxale dans une ville dont la maire s’est toujours refusée à l’armement de la police municipale, considérant que la sécurité des citoyens relevait de l’État.

Dominique Voynet, le 16 mars 2008, et tout à gauche Denis Hochard, futur chef de la tranquillité publique de Montreuil.Dominique Voynet, le 16 mars 2008, et tout à gauche Denis Hochard, futur chef de la tranquillité publique de Montreuil.© La Télé Libre

 

Journaliste reporter d’images pour l’agence de presse TSVP, Mikaël Lefrançois a déposé plainte le 21 mai 2013 pour violences aggravées contre le directeur de la tranquillité publique de Montreuil, Denis Hochard. La mairie a « provisoirement » suspendu ce dernier, en attendant les résultats d’une enquête interne. L’agence TSVP a indiqué vouloir également déposer plainte dans les prochains jours, notamment pour entrave à la liberté de la presse.

Le journaliste, âgé de 27 ans, affirme avoir été agressé dimanche 19 mai vers 2 heures du matin, aux abords du palais des congrès de Montreuil où se déroulait un festival de musique électro. Mikaël Lefrançois avait réalisé en 2012 un reportage sur les polices municipales, diffusé en janvier 2013 par M6 dans “Enquête exclusive”. Comme leur nom l’indique, les agents de surveillance de la voie publique ont uniquement compétence pour dresser des procès-verbaux en cas d’infractions liées à l’arrêt et au stationnement des véhicules, ainsi qu’aux règlements sanitaires sur la propreté des espaces publics. Aussi le jeune homme dit-il avoir été surpris en constatant que certains d’entre eux portaient à la ceinture d’imposantes bombes lacrymogènes.

« Mikaël a voulu prendre des photos sur son portable pour son sujet, et l’un des agents l’a sommé d’effacer les photos de façon hyper agressive, même après qu’il lui a montré sa carte de presse, explique Thibault Leguillon, l’ami qui l’accompagnait ce soir-là. Il s’est énervé très vite, car Mikaël refusait. » Lorsque l’agent photographié de dos se retourne, Mikaël Lefrançois découvre qu’il s’agit du chef de la tranquillité publique de Montreuil, qu’il dit connaître de vue sans l’avoir jamais rencontré. Son ami a eu le réflexe de sortir à son tour son portable pour filmer la scène.

via www.mediapart.fr

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