Le jeune Premier ministre britannique illustre parfaitement le proverbe selon lequel on voit plus facilement la paille dans l'oeil de son voisin que la poutre dans le sien.
David Cameron pose un bon diagnostic : réparer ce qu'il définit comme la "broken society", la société cassée, mais il omet de s'attaquer aux racines du mal : un capitalisme financier amoral, coupé de la vraie vie, qui produit de fortes inégalités et suscite, par l'avidité et la cupidité qu'il porte, une généralisation de la corruption.
Si la Grande Bretagne est aujourd'hui malade, c'est de s'être abandonnée corps et âme aux dieux de la City et de s'être choisie une nouvelle aristocratie où les quartiers de noblesse ont été remplacés par le nombre de millions sur le compte en banque.
Ed Miliband (42 ans), le nouveau chef des travaillistes, a pour sa part balayé devant sa porte. Il rejette les années Blair et le New Labour et prône le retour au Labour traditionnel. Un positionnement à gauche qui lui a valu le qualificatif de "Red Ed" (Ed le Rouge). Si le l'opposition travailliste a condamné avec fermeté les émeutes, elle dénonce les réponses simplistes et toutes faites du gouvernement.
Le Labour estime que le "comportement malade" n'est pas confiné au sous-prolétariat et souligne la déviance de toute une société, des banquiers "goulus, égoïstes et immoraux" jusqu'aux députés qui ont "magouillé leurs notes de frais". Pourtant, le Labour lui-même est profondément miné.
Dans le quotidien The Telegraph, Peter Oborne pique un coup de sang devant le deux poids deux mesures d'une classe politique britannique atteinte de cécité partielle. "Je crois que la criminalité dans nos rues ne peut pas être dissociée de la désintégration morale dans les plus hauts rangs de la société britannique moderne. Les deux dernières décennies ont vu une baisse terrifiante dans les normes de l’élite britannique au pouvoir. Il est devenu acceptable pour nos politiciens de mentir et de tricher. Une culture quasi universelle de l’égoïsme et de la cupidité a grandi" écrit-il.
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