J'avais fait quelques commentaires rapides au moment de la sortie du projet du PS. J'y relevais de bonnes idées, quelques novations mais une impression de manque de cohérence, une sorte de "patchwork" réalisant la prouesse d'être compatible avec tous les candidats putatifs du PS et de donner des gages à ses partenaires pour le second tour (un peu de nucléaire pour les verts, de la limitation de salaires des grands patrons pour Mélenchon, …). Bref, un projet habile politiquement mais relativement pauvre économiquement (c'est le point de vue que j'examine ici).
Il est vrai que nous ne sommes qu'à 13 mois de la présidentielle et que les choses se préciseront probablement après les primaires. Eh bien, j'ai été assez surpris à la vue du sondage BVA/20 minutes sur le programme. A l'applaudimètre, il n'y a pas photo, le PS a réussi un joli coup! Il a donné envie à 76% des sympathisants de gauche de voter pour le PS à la présidentielle mais aussi … à 40% de ceux de droite! S'il n'est pas jugé très imaginatif, pas énormément ambitieux, une majorité le trouve «réaliste» et «efficace». Pile ce que voulait le parti de Martine Aubry qui, en ces temps de crise, ne veut surtout pas donner une image d'utopistes poche-percées. Mais ce qui m'a vraiment frappé, c'est le quasi-plébiscite obtenu, chez les partisans de droite comme de gauche, les CSP+ comme les CSP-, sur quelques mesures. Passons au crible ces mesures, "grandes gagnantes à l'applaudimètre".
N°1: l'encadrement des loyers
La mesure la plus plebiscitée est l'encadrement des loyers. 86% des sondés y sont favorables, 95% à gauche et même 77% à droite: belle unanimité! Ce qui est logique puisque le PS a mis le doigt sur une vraie problématique pour les français qui est l'accroissement du budget logement pour les ménages. Même si le PS en rajoute dans son projet: «Le quart du budget des ménages part dans le logement contre 11 % dans les années 1960», y est-il indiqué. La dernière enquête "budget familles" de l'INSEE, parue en 2006, montre que le vrai chiffre est de 16%. Les 25% énoncés dans le projet du parti concernent en fait les 20% les moins aisés. Passons sur cette "exagération". Je me suis dernièrement interrogé sur la faisabilité d'une telle mesure et sur les risques qu'elle augmente la pénurie, induisant des effets pervers pouvant renforcer le mal. Une de mes conclusions était que l'approche-slogan de l'encadrement des loyers était un peu "légère" (c'est peut-être ce qui fait son succès dans le sondage?) et qu'il fallait prendre le problème plus globalement.
Le projet complet du PS donne quelques clefs et répond à quelques-une de mes interrogations: il propose ainsi l'abrogation des dispositifs de défiscalisation (Scellier notamment) et propose d'affecter les sommes dégagées à la construction de 150.000 logements sociaux par an. C'est une façon bienvenue pour l'Etat de reprendre l'initiative, le dispositif Scellier ayant conduit à construire des logements inutiles par endroit et à ne pas solutionner le problème des
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