C'est finalement lundi, en ouverture du journal de 20 heures de France 2, que le pouvoir est apparu, tel un mort. Sujet d'ouverture : le jeune manifestant tué, où il fut abondamment question de casseurs, de policiers blessés et de violences, mais où on apprenait tout de même que le jeune Rémi Fraisse, bien loin de l'« activiste-zadiste-autonome-anarchiste-casseur », militait dans une petite association locale de protection de la biodiversité. Deuxième sujet : les obsèques de Christophe de Margerie, ex-patron de Total. François Hollande, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, politiques de gauche et de droite, industriels, 1 500 personnes, l'« élite » du pays se contemplait ainsi en son miroir. Et c'est une Élisabeth Guigou (députée PS de Seine-Saint-Denis) bouleversée qui nous expliquait combien cet « homme savait créer du lien social ». Aucun de ces responsables n'avait eu à cette heure un mot, un seul, pour le jeune homme tué.
via www.mediapart.fr