A lire la presse datée de ce jeudi 10 septembre concernant le contenu du rapport Combrexelle sur le code du travail et sur les intention du Premier ministre pressé de légiférer sur le sujet, la précarisation accrue du travail salarié doit , plus que jamais, servir de variable d’ajustement aux entreprises afin que l’unique critère demeure le taux de profit qui va rémunérer les actionnaires et surtout es dirigeants. Quitte à massacrer l’emploi au point de handicaper ces mêmes entreprises par des stratégies de court terme.
Dans Le Monde daté de ce jeudi, le comble de l’abjection est atteint par Arnaud Leparmentier sous couvert de dénoncer le manque de « courage » du chef de l’Etat sur le sujet. « Las, si Combrexelle se rêve en Hartz, Hollande ne sera jamais Schröder. L’objectif n’est pas de traiter de front les «chiffons rouges » sociaux français : un SMIC trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation «rouge», une formation professionnelle gaspillée, des indemnités de chômage trop longues. Il faudrait que le marché du travail redevienne un marché, où l’on peut embaucher, licencier et retrouver un emploi rapidement », écrit-il. Bref, il faut un véritable marché aux esclaves, nous dit ce larbin du patronat titulaire d’une carte de presse.
Après quoi il appelle en renfort Patrick Artus, économiste en chef chez Natixis pour lui faire dire ceci sans autre précision : «le SMIC est à 63% du salaire médian. S’il était à 43%, ce qui correspond à la moyenne internationale, on augmenterait de moitié l’emploi non qualifié». Même Combrexelle est trop timide aux yeux du chroniquer du Monde qui lui oppose le duo Barthélémy-Cette, lequel propose de « déroger au SMIC par accord de branche étendu ». Et Leparmentier d’ajouter : « cherchons des syndicalistes courageux pour signer de tels accords ».
En France le salaire net payé au SMIC est d’environ 1.137€ par mois. Arnaud Leparmentier utilise Patrick Artus pour le faire diminuer d’un tiers et le ramener à 691€. Pour ce prix là on ne trouve pas un logement locatif dans la plupart des grandes villes. Avec un tel salaire, on n’aura pas de quoi payer une nourrice pour garder son enfant si l’on part tôt au travail où si l’on rentre tard en raison des horaires décalés très fréquent dans les emplois peu qualifiés. Mais il faut aussi se nourrir pour avoir la force de travailler, dépenser une partie de sa paie pour payer le transport entre le domicile et le travail. Quand on est parent, il faut aussi habiller les enfants pour aller à l’école et payer la restauration scolaire.
Est-il concevable en 2015 que des hommes et des femmes travaillant dur ne dispose que d’un si faible revenu quand par exemple, l’ancien directeur général d’Alcatel-Lucent après d’autres dirigeants de ce groupe, vient de partir avec un pactole de 13,7 millions d’euros après avoir passé seulement deux ans à la tête de cette entreprise ? Même Pierre Gattaz, président du MEDEF est embarrassé par ce scandale quand il confie aux Echos de ce 10 septembre à propos d’Alcatel: « L’entreprise était au bord de la faillite. Michel Combes a réussi à la redresser d’un point de vue financier. Ce redressement sera-t-il durable ? C’est toute la question».
Arnaud Leparmentier, lui, ne se pose pas ce genre de questions sur les patrons surpayés alors qu’il exige que les salariés soient sous payés. Il devrait lire ce sondage récent réalisé pour le Secours Populaire français. Il montre que la crainte de voir leurs parents devenir pauvres est exprimée par 63% des gosses de 11 à 14ans et que cette question hante aussi 58% des petits de 8 à 10 ans. Parce qu’ils perçoivent déjà cette réalité dans la rue comme chez certains de leurs copains d’école, environ 60% des enfants de 8 à 14 ans sont plus lucides que le chroniqueur du Monde sur ce que signi
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