Dans le document officiel du FN, concernant le pouvoir d’achat, préoccupations
majeures de tous les français, le Front national reste silencieux. Sidérant.
Pas un mot par exemple sur les salaires abusifs des grands patrons. Évidemment,
pas de « salaire maximum »,
c'est-à-dire l’interdiction d’un écart supérieur de 1 à 20 entre les salaires
dans une entreprise, tel que le Parti de Gauche le demande. Rien non plus pour empêcher ou
limiter les licenciements ni sur la protection des salariés. Rien sur la
précarité et la demande urgente de titularisation dans la fonction publique,
aucune demande de limitation drastique des contrats précaires dans les
entreprises. Mais, au cours de la conférence de presse, percevant la légèreté de ses propositions sur le plan social, tout comme elle l’avait
fait lors de son débat face à Jean-Luc
Mélenchon sur BFM-TV en février, Marine
Le Pen a une nouvelle fois avancé l’idée de « rétablir l’échelle mobile des salaires ». Je m’arrête
là-dessus un instant. D’abord ce n’est pas une nouveauté propre à Marine Le Pen et à son arrivée à la
tête du parti. Il y a un an déjà, en mai 2010 précisément, Jean-Marie Le Pen encore Président du FN soutenait cette idée. C’est
révoltant car c’est habile, puisque c’est une référence, au moins par le vocabulaire,
à une idée de gauche très ancienne. Dans les années 30, les communistes
révolutionnaires liaient la proposition d’une échelle mobile des salaires
avec celle d’une échelle mobile des heures de travail. La revendication
marchait sur les deux jambes. Pas au FN. C’est là une stratégie souvent utilisée
par l’extrême droite. Il s’agit de prendre les mots de l’adversaire pour mieux
jeter le trouble, tout en modifiant le sens. C’est d’autant plus facile quand la
gauche les a laissé choir depuis longtemps. Ces gens là se nourrissent toujours
des faiblesses de notre camp. En théorie, l’échelle mobile des salaires revient
à indexer les salaires sur certains produits de consommation courante pour
s’assurer que le pouvoir d’achat soit stable même si les prix augmentent. D’une
certaine façon, elle a existé en France après la libération, mais fut
abandonnée en novembre 1982. Dans la façon dont elle existait, elle n’a jamais
empêché les petits salaires et l’injustice sociale.
Qu'importe, pour
le FN, cela permet de dire quelque chose, sans pour autant se prononcer
clairement pour une augmentation des salaires dès à présent tel que je l’ai
souligné tout à l’heure. Une simple « échelle mobile » sans
augmentation immédiate des salaires pour revenir (par exemple, mais on peut faire
mieux) au niveau de 1983, est une « mesurette » très peu
significative. C’est une simple façon de dire « on veillera à ce que vous ne perdiez pas encore plus de votre
pouvoir d’achat ». C’est faible. Dans la bouche de Marine Le Pen, c’est du « canada
dry » de discours social. Car, en 2011, il ne suffirait pas d’indexer les
salaires sur les prix (lesquels ? Sur quelle assiette ? A quelle
hauteur ? Pourtant c’est dans la précision que l’on pourrait juger de
l’intérêt d’une telle mesure) pour améliorer la situation de notre peuple. Les
dépenses « pré engagées »,
(c'est-à-dire le loyer, les cré
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