Quels sont ces sujets ?
Le cas de Florange bien sûr, le pacte de compétitivité… Cela a montré ces dernières semaines qu’il y avait une division profonde au sein de la gauche sur les questions économiques et sociales et sur la stratégie.
Cet abandon du social au profit de combats plus sociétaux correspond-il à une recomposition de l’électorat du PS ?
C’est une recomposition qui a notamment été mise en scène dans une note de la fondation Terra Nova qui disait que les catégories populaires, le peuple de gauche traditionnel, les ouvriers étaient désormais passés à droite ou à l’extrême droite, qu’ils ne partageaient plus les valeurs communes avec ce que devait être la gauche et qu’il fallait désormais construire une coalition électorale de remplacement. Qui devait d’une certaine manière additionner un certain nombre de secteurs de l’électorat. C’était quelque chose d’assez confus puisqu’il y avait les femmes, les jeunes, les gens issus de l’immigration, les CSP centre ville, etc.
La logique était facile à comprendre. Les choses étaient dites clairement. Là où ça pose problème, c’est que cet électorat ne constitue pas une majorité. En réalité, les classes populaires pèsent dans cet électorat : Hollande n’a pas été élu par cet électorat composite de groupes additionnés mais aussi par une majorité de catégories socioprofessionnelles ouvriers-employés. Ils représentent encore aujourd’hui plus de la moitié de la population active. Sans cette majorité, à laquelle il faut ajouter les jeunes de ces milieux et les retraité, il est difficile d’être élu président de la République et d’obtenir une majorité significative à l’Assemblée nationale.
Une partie de la gauche pourrait donc se sentir abandonnée par ce discours sociétal plutôt que social…
via www.rue89.com