L’actualité de la crise: Le G20 de Pittsburgh, fiasco annoncé, par François Leclerc, sur le blog de Paul Jorion

"Ce que l’on peut comprendre des débats et désaccords qui filtrent de la préparation du prochain G20, fin de ce mois, augure mal de ses résultats finaux. Les échos qui sont recueillis dans les capitales occidentales, comme les déclarations des participants de la réunion de Londres des ministres des finances, expriment en effet plus une véritable cacophonie qu’un consensus même minimum. Le communiqué final de la réunion de Londres, en cours, est attendu dans ces conditions avec un certain intérêt  ! L’affaire avait été mal engagée, à l’initiative de Nicolas Sarkozy, suivi plus ou moins à contre coeur par ses collègues européens, sur le terrain de la rémunération des banquiers, dont la limitation était présentée comme un instrument décisif de la régulation financière, et dont l’objectif était en réalité d’alimenter une campagne d’opinion passablement démagogique, dans le style politique qui est le sien. C’était l’idée qu’il fallait avancer un thème pouvant masquer les désaccords existant sur les questions essentielles – ainsi que l’impuissance des gouvernements – mettant en avant l’image d’une Europe combattant avec conviction les dangereux américains irresponsables; pointant le doigt sur deux têtes de Turc : les banquiers, puis les américains (car il était prévisible que ces derniers ne se rallieraient jamais aux mesures proposées contre les premiers).Le paradoxe de la situation voulait alors que ce soit Tim Geithner, le secrétaire d’Etat au trésor américain, farouchement comme on le sait opposé à ce type de mesures, qui rétorquait, la réunion de Londres n’ayant même pas encore débuté, que la question n’était pas là, et qu’il fallait en priorité accroître la capitalisation des banques, afin de leur permettre de mieux tenir les chocs financiers à venir. Une position qui, d’un certain point de vue, ne manque pas apparemment de bon sens, mais qui dissimule une inquiétante réalité. A savoir, que d’une part l’administration Obama ne se fixe pas pour objectif d’éviter la reproduction de crises financières, et qu’elle les considère donc comme inévitables, et que, d’autre part, elle fait confiance au fragile rempart que constituerait un meilleur ratio de couverture des risques pris par les institutions institutions financières, sans le préciser d’ailleurs, pour y faire face. Les européens, il est vrai, ont beau jeu de demander aux américains de faire d’abord le ménage chez eux, et en particulier d’aligner leur réglementation sur des règles internationales dont ils ont toujours prétendu s’affranchir. Tout en ne le faisant qu’à reculons chez eux, en mettant les miettes sous le tapis. Même le FMI, qui s’était fait une spécialité de rappeler que tant que les bilans des banques ne seraient pas nettoyés, l’économie ne repartirait pas, n’en parle même plus, c’est dire… Huit principes de régulation financière (…) 

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