«Il n’est pas question de vendre ou d’aliéner l’hôtel de la Marine», a assuré le Président lors de ses vœux au Grand Palais (lire aussi page 14), en demandant à Frédéric Mitterrand de «mettre en place une commission indépendante pour examiner l’utilisation» qui pourrait en être faite au départ de l’état-major. Il a cependant réaffirmé sa décision de faire déménager la Marine, pour rejoindre d’ici six ans le «Pentagone» en construction à Balard.
Un an après que Libération a révélé l’opération sur le palais de la place de la Concorde, montée dans le plus grand secret par le ministre de la Défense Hervé Morin, le Président a ainsi rebattu les cartes, en reprenant lui-même le dossier et en introduisant la Culture dans le débat. Il a cependant confirmé le calendrier d’appel d’offres, qui devrait permettre «de savoir ce qu’on va mettre dedans».
Embarras. L’échéance de la première étape, un «appel à projet», avait dû être repoussée au 7 février, signe de l’embarras du gouvernement devant le sentiment généralisé que l’opérateur avait été choisi de longue date. Après les appels d’intellectuels et d’élus, le Président avait reçu un courrier du G8 – pas celui qu’il fréquente, mais le regroupement des associations du patrimoine – sollicitant son intervention pour éviter «la cession à des intérêts privés» de ce monument unique de l’histoire de France. Hier, l’Académie des beaux-arts, après une visite in situ, a inscrit le sujet à son ordre du jour. «Vous n’imaginez pas le nombre d’appels et de courriers enflammés que je reçois à ce sujet», a lancé le Président, en s’étonnant que leurs auteurs ne se soient pas mobilisés plus tôt.
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