Le surnom que vient de lui trouver l'hebdo satirique, « MAM-la-Gaffe », résume bien le flair politique qu'a montré la patronne de la diplomatie française en planifiant ses vacances de Noël. Rappel des faits : le 17 décembre, Mohamed Bouazizi, 26 ans, s'immole par le feu à Sidi Bouzid. Son acte déclenche des émeutes incessantes jusqu'à la fuite, moins d'un mois plus tard (le 14 janvier), du président Ben Ali.
L'ami du couple n'est « pas du tout » un proche de Ben Ali…
A mi-chemin entre ces deux dates, il y a les fêtes de fin d'année, que le couple MAM-Ollier décide de passer en Tunisie. Après quelques jours dans la station balnéaire de Hammamet, nos deux ministres – monsieur est en charge des Relations avec le Parlement – décident de se rendre à Tabarka, dans un hôtel appartenant à un certain Aziz Miled, homme d'affaires de son état.
Pas par la route, qui est « un peu sinueuse et éprouvante », selon Le Canard, et peut-être aussi un peu trop longue pour ces deux vacanciers aux agendas de ministres (trois heures). Ils acceptent donc, comme un « service », de grimper à bord du jet privé d'Aziz Miled, qui le possède avec… Belhassen Trabelsi, le beau-frère – très haï du peuple tunisien – du président Ben Ali.
La ministre, qui a confirmé ces informations au Canard, a fait répondre qu'Aziz Miled est « un ami de longue date » et qu'il n'est « pas, mais alors pas du tout [sic], un proche de Ben Ali ». L'ennui, c'est que cet homme d'affaires a signé en 2010 un appel saluant les nombreuses qualités du dictateur tunisien, et l'appelant à se représenter.
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