La République bananière des Hauts-de-Seine | Mediapart

Rarement un département aura fait couler autant d’encre sur son seul nom : les Hauts-de-Seine. Depuis des années, sociologues, journalistes ou historiens se penchent à intervalles réguliers sur les particularismes de ce puissant petit bout de terre de 176 km2, posé à l’ouest de Paris. Cette fois, ce sont deux anciens fonctionnaires de la police judiciaire et des impôts qui dissèquent de manière inédite ce département pas comme les autres. Pour cause : le plus riche de France, il est aussi, peut-être, le plus corrompu.

Jean-Paul Philippe, ancien commandant de police spécialisé dans la lutte contre la “délinquance en col blanc”, et Noël Pons, ancien agent du fisc détaché au Service central de prévention de la corruption, publient, vendredi 19 avril, 92 Connection, chez Nouveau Monde éditions. De Neuilly-sur-Seine à Levallois-Perret, de Puteaux à Asnières, l’ouvrage étale au grand jour un tentaculaire système de « prédation » mis en place avec la complicité des pouvoirs publics locaux.

« Cet ouvrage a pour objet d’identifier la méthode, les outils et les leurres mis en place pour détourner la loi et se servir des collectivités comme d’une gigantesque vache à lait », expliquent sans détour les auteurs dans la préface de leur ouvrage. Celui-ci peut autant se lire comme un polar financier, truffé d’anecdotes inédites, qu’un manuel de combat contre la corruption, avec des propositions concrètes pour lutter contre la grande criminalité financière – voir ici notre entretien avec les deux auteurs.

Affaires à l’ancienne (marchés publics truqués, fausses factures, caisses noires politiques…) ou nouveaux systèmes de corruption (pantouflages, lobbying, finance internationale offshore…) : tous les leviers de l’illégalité, qui trouvent à chaque fois une illustration dans les Hauts-de-Seine, sont ici décortiqués et mis à nu. Extraits.

La mallette et les services secrets

Digne d’un polar, la scène décrite ci-dessous est liée à l’enquête du juge Éric Halphen sur les HLM de Paris. Les policiers avaient remonté la piste d’une société de sécurité prestataire d’un office HLM qui, grâce à un système de fausses factures et un complexe montage financier, blanchissait de l’argent via Londres et Genève. Le cash était récupéré in fine par des proches du RPR de l’époque. À l’aéroport de Gatwick, les enquêteurs font une drôle de rencontre.

via www.mediapart.fr

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