La primaire bat « Masterchef » | Rue89

Jeudi dernier, la primaire s'est invitée sur France 2. Surprise : 5 millions de téléspectateurs suivent ce débat a priori peu sexy. Battre « Masterchef » (sur TF1) est de bon augure pour ceux qui veulent faire tomber « Hyperprésident ».

L'émission n'était certes pas des plus haletantes, mais elle a permis d'aborder des sujets de fond : rigueur ou relance, démondialisation, libertés…

Et le PS a pu présenter un éventail de convictions et de caractères finalement assez varié : Arnaud Montebourg n'est pas si éloigné de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Valls de François Bayrou. Ces deux outsiders développent chacun une pensée propre, affranchie des cadres socialistes classiques, et c'est plutôt rafraîchissant.

Plus sérieux, les deux favoris (des sondages), Martine Aubry et François Hollande sont certes jumeaux sur le plan idéologique, mais très différents par leur personnalité.

Les déchirements

Une équipe unie malgré ses divergences, et c'est un spectacle dont les Français n'ont pas l'habitude. Qu'il y ait quelques coups de griffe (sur le nucléaire, sur « le pacte »…), quoi de plus naturel : une campagne sans quelques gnons n'en serait pas une.

Aux Etats-Unis, la primaire donne lieu à des batailles autrement plus rudes, sans que personne ne s'en alarme plus qu'à un match de catch : au final, tous les candidats et les militants se rangent derrière leur champion. Hillary Clinton et Barak Obama n'ont pas ménagé les coups en 2007-2008, ce qui n'a pas empêché par la suite la première de faire campagne pour le second, avant de devenir sa secrétaire d'Etat.

A droite, pendant ce temps, c'est une « primaire » plus primaire qui a lieu. La sélection du candidat a lieu par élimination de ceux qui peuvent lui faire de l'ombre : Jean-Louis Borloo et ses amis sont accusés de trahison et l'on accroche Dominique Villepin à un croc de Bourgi. Quel est le camp qui se déchire le plus ?

La ringardise

A droite, c'est un chef qui est proposé ; à gauche, c'est un choix. A droite, on cherche à étouffer les dissidences ; à gauche, on cultive les différences : le peuple est invité à participer au débat et à la désignation du candidat. Quelle est l'approche la plus « moderne », pour reprendre le mot de Valérie Pécresse ?

via www.rue89.com

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