La majorité du peuple grec agressée et matraquée par des criminels de la Finance, avec un réseau mondial de complicités – Page 1 | Mediapart

Un calme étrange règne dans l'enceinte de l'Université polytechnique d'Athènes. En ce début novembre, les étudiants n'ont toujours pas fait leur rentrée, les cours n'ont pas commencé. Pour la neuvièmesemaine consécutive, les agents de l'administration sont en grève et toute la vie de l'université est bloquée. En cause : la « mise en disponibilité » de 399 agents sur les 870 que compte l'établissement.

Cette mesure fait partie d'un vaste programme de « mobilité » dans la fonction publique, enclenché par le gouvernement sous l’impulsion de la Troïka (Commission européenne – Banque centrale européenne – FMI), et qui doit entraîner, dans huit universités du pays, la mise en disponibilité de 1 500 agents administratifs. Placés au chômage technique pendant quelques mois avec un salaire réduit, ces employés seront ensuite affectés à un nouveau poste, ou licenciés.

Plusieurs recteurs ont refusé de fournir au ministère de l'Éducation et des Cultes, dont dépendent les universités, les listes des employés et des postes à supprimer. Le ministère tente désormais de passer outre et a lancé il y a une dizaine de jours une procédure de recensement de tout le personnel administratif des universités concerné par ce programme de mobilité. Alexandros Iliakis, bibliothécaire à Polytechnique, a refusé de s'y soumettre. Il dénonce une politique du chiffre, sans aucune vision. « Il s'agit de faire des économies dans les dépenses publiques. Mais à aucun moment il n'y a eu d'évaluation de la productivité des différents services dans les établissements. Le ministère nous demande de remplir un formulaire pour indiquer notre niveau de diplôme, nos années d'expérience, etc. Mais il ne s'interroge pas sur notre utilité ; personne ne m'a jamais demandé par exemple de faire un compte-rendu de mon activité ! »

Autrement dit, de critères d'évaluation, point, dans ce programme de mobilité. Sans compter qu'aucun dialogue, aucune commission n'ont été mis en place pour discuter des modalités et de l'ampleur des suppressions de poste. D'après le ministère, seront mises à l'écart les personnes ayant le moins de qualifications. Mais un tel objectif, s'il prétend revenir sur le clientélisme qui a pu régner à l'époque du développement des universités grecques dans les années 1980, s'accorde mal avec le fait que le niveau d'études d'il y a trente ans n'a pas grand-chose à voir avec celui d'aujourd'hui.

via www.mediapart.fr

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