La loi Macron va-t-elle accélérer la libéralisation du droit du travail ? | L’Humanité

Par Paul Boccara, économiste, Gérard Filoche, inspecteur 
du travail, Pascal Lokiec, professeur de droit et Olivier Passet, directeur des synthèses économiques Xerfi.
Photos : Charles Platiau/Reuters

Notaires, avocats, greffiers et autres métiers du droit ont manifesté le 10 décembre à Paris pour dénoncer le projet de loi Macron.
Photos : Charles Platiau/Reuters
  • Pâté d’alouette et hyperlibéralisme par Paul Boccara, économiste 

289048 Image 0Sur la signification générale, le projet de loi prétend libérer l’activité, en réalité il s’agit de l’hyperlibéralisme : faire davantage le Medef, les privatisations, les profits capitalistes et la rentabilité financière. Il y a une démagogie de présentation. Sous prétexte de « faciliter la vie des entreprises », il s’agit du patronat et des grandes entreprises, la pression sur les salariés, même s’il y a un effort d’intégration sur l’intéressement. C’est libérer les entreprises des contrôles publics. Et y compris pour l’intégration européenne. Pour l’orientation du PS, ça va dans le sens de la mise en cause des idées mêmes du socialisme, une sorte de parti libéral, avec la recherche d’alliances avec le centre. C’est un pâté d’alouette, un fourre-tout, avec une alouette de quelques assouplissements et plusieurs chevaux d’hyperlibéralisme réactionnaire. On prétend s’attaquer aux corporatismes, on pointe les notaires et les professions juridiques mais aussi les syndicats. Le projet tendra à renforcer les difficultés de la croissance : le taux de chômage très haut, 10,4 %, la croissance atone, 0,4 % en 2014, l’investissement très faible, et à renforcer la politique d’austérité, la rentabilité financière contre les contrôles et incitations d’intérêt général, à faciliter l’investissement financier, sous prétexte d’investissement.

Macron dit qu’« il y a trois maladies de la France » : la défiance, la complexité et le corporatisme. Mais la défiance, c’est les promesses contre la domination financière non tenues et on a fait le contraire. « Faire respirer les actifs publics », ça veut dire privatiser. Pour la justice prud’homale, on prétend conserver la parité salariés-patronat, réduire les délais, mais on veut favoriser les patrons, contre les représentants des salariés. On peut souligner quelques points significatifs. Ce sont des privatisations : pour le Giat (les armements), les aéroports, la valorisation industrielle et commerciale des CHU. C’est le recul des contrôles publics sur les entreprises, « alléger les obligations sur les entreprises », « simplifier pour les sociétés européennes ». Il y a encore l’intégration salariale : sous prétexte de renforcer l’intéressement et l’épargne salariale, faciliter leur utilisation pour les investissements des entreprises. Concernant la justice prud’homale, on veut réduire le rôle des juges syndi

via www.humanite.fr

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