La justice chilienne a annoncé jeudi l’ouverture d’une première enquête sur les circonstances de la mort du président Salvador Allende, décédé durant le coup d’Etat du général Augusto Pinochet qui a renversé son gouvernement de gauche, le 11 septembre 1973.
«Il faudra voir s’il y a eu ou non suicide et dans quelles circonstances», a indiqué une source judiciaire, qui a requis l’anonymat.
Salvador Allende, élu président du Chili en 1970 à la tête d’une coalition de gauche, est mort par balle dans le palais présidentiel, bombardé par l’armée de l’air, pendant le putsch mené par le général Pinochet. Il avait 65 ans.
Une autopsie a conclu qu’Allende s’était suicidé, mais ses résultats sont contestés par certains secteurs politiques et des organisations de défense des droits de l’homme.
«La justice va enquêter sur ce qui n’a pas fait l’objet d’investigations», a simplement indiqué le procureur de la Cour d’appel, Beatriz Pedrals.
C’est elle qui a ouvert mercredi une procédure dans cette affaire et dans 725 autres cas de violations des droits de l’homme sous la dictature (1973-1990), jusqu’ici jamais traités faute de plaintes.
«L’an passé, les listes des victimes du rapport Rettig (de la commission nationale Vérité et Réconciliation) ont été révisées et cette information a été recoupée avec les plaintes déposées jusqu’ici. On a alors vu que de nombreux cas n’avaient pas fait l’objet de procédures», a expliqué le pouvoir judiciaire.
Le juge chargé de coordonner ces dossiers a donc demandé au procureur Pedrals de déposer plainte à la place des victimes de la dictature, qui s’est soldée par 3.150 tués ou disparus et 28.000 cas de torture.
A l’heure actuelle, 560 anciens militaires sont poursuivis pour des crimes commis sous le régime militaire.
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