La Grèce, la démocratie, la « crise » – les décisions, note 1

Nous rendons-nous compte de la situation inouïe que nous vivons ? Il y a 2500 ans, ces Grecs -anciens, si différents des Grecs contemporains- inventaient "la démocratie". Les livres d'Histoire, de philosophie, les encyclopédies répètent religieusement et gâteusement le "fait". Des inconnus, des anonymes, des "citoyens" ont un jour considéré qu'ils devaient décider, ensemble, sur la place publique, et ne pas laisser "le pouvoir", central, aux mains des riches, les aristoï, les ploutos. Chaque décision collective devenait un enjeu à considérer et à s'approprier, ensemble. Evidemment, l'Histoire de la démocratie grecque ancienne n'est pas de tout repos : à chaque décision, son lot de conséquences, et si les Grecs démocrates ont pu prendre de bonnes décisions, que ce soit dans un sens universel ou dans le sens de leurs intérêts, ils ont pu aussi se tromper, et ils se sont parfois trompés. Soutenir Périclès était un bon choix, soutenir Alcibiade fut une erreur dramatique, annoncée par Platon. Le régime des égaux a été élargi par la démocratie : d'un petit nombre d'égaux, les meilleurs, on est passé à tous (mais sans les femmes, les esclaves, les métèques). Dans "Politeia" (la République), Platon a donné l'horizon d'une cité idéale dans laquelle ces "exclus" ne le seraient plus, et le fait que la démocratie grecque l'ait ignoré constitue une explication à sa fin tragique, face à la marche romaine.

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