« Après avoir longtemps porté leur choix
sur les vieilles pierres à retaper de certaines régions (Bretagne, Vendée, Sud-Ouest…), les Anglais s'en écartent du fait de la rareté et de la cherté des biens convoités », observe Me Bazaille. En quête de prix plus doux, ils prospectent ces dernières années des départements voisins de leurs bastions traditionnels. A Sarlat, dans le Périgord noir, Charles Gillooley, qui dirige l'agence Wilson, confirme cette tendance : « Notre marché est prisé depuis plus de quarante ans et n'offre plus grand-chose à rénover. Cela explique le succès de la Creuse, nouvellement desservie par les compagnies aériennes à bas prix, où il y a encore pléthore de fermettes à retaper. » Ainsi, environ 25 % des maisons de ce département appartiennent désormais à des sujets de Sa Gracieuse Majesté. La Dordogne propose toutefois encore à ses aficionados d'agréables bâtisses remises en état, cédées entre 200 000 et 250 000 euros. Trois chambres, 7 000 mètres carrés de terrain… L'une d'elles vient de faire le bonheur d'un couple de jeunes retraités anglais contre un chèque de 240 000 euros. « Les régions du sud de l'Angleterre n'auraient pas offert plus de 500 mètres carrés de jardin à ces seniors. Outre un cadre de vie agréable et paisible, ils viennent ici avant tout pour trouver de l'espace », relève Charles Gillooley. Mais aussi du confort. Le temps du gîte avec des WC au fond du jardin est révolu. Chauffage, cuisine équipée, piscine.. Les résidences secondaires sont souvent plus luxueuses que les habitations principales en Angleterre.
L'attractivité des tarifs de l'immobilier de certaines régions françaises doit aussi être prise en compte. Selon une étude du FMI citée par le Crédit foncier, alors qu'entre 1970 et 2003 les prix réels des logements ont augmenté de 55 % en France, ils ont progressé de 151 % au Royaume-Uni et de 184 % en Irlande.
Vite reliée par le ferry, la Bretagne tire ainsi son épingle du jeu. « Avec 450 000 euros vous pouvez prétendre à une modeste maison, parfois jumelée, dans le sud de l'Angleterre. Pour ce budget, le coeur pittoresque de la Bretagne propose de jolies fermes ou de petits manoirs, avec dépendances et grand terrain », constate Lise Duncanson, directrice de l'agence Mer et Terre immobilier, située dans le Morbihan.
« Moins de 100 euros, taxes comprises, pour un billet d'avion aller-retour entre Londres et Nice, Marseille ou Toulon. La baisse du coût des transports des compagnies low cost a été le détonateur de l'arrivée massive des Britanniques en Provence-Côte d'Azur », observe le cabinet Orpi-Jomel. Aussi de nombreux pied-à-terre y sont-ils désormais occupés la moitié de l'année. « Depuis 2002, la promenade des Anglais redevient la promenade des Anglais », confirme Me Pages, notaire niçois. English spoken, si parla italiano… Les petits drapeaux des pays respectifs flottent en devanture de nombreuses agences immobilières de la French Riviera. Anglais, Irlandais, Scandinaves, Russes… Les deux tiers des pied-à-terre du Mont-Boron où réside sir Elton John sont achetés par une clientèle étrangère fortunée, prête à payer de 6 000 à 8 000 euros le mètre carré pour admirer la baie des Anges.
Objets de toutes les rumeurs, les ressortissants de l'ex-URSS concentrent leurs convoitises sur Saint-Jean-Cap-Ferrat et le cap d'Antibes, où une villa vient d'être achetée par l'un d'eux à plus de 15 millions d'euros.
A Paris, le luxe affiché du triangle
d'or
des Champs-Elysées attire également de riches quadras russes. Spécialiste de l'immobilier haut de gamme, l'agence Féau Saint-Honoré détaille leur recherche : « Des pied-à-terre de 100 à 300 mètres carrés, dans des immeubles bourgeois, livrés clés en main, où ils n'ont qu'à défaire leurs valises et poser leur brosse à dents.
via www.lepoint.fr
