La citoyenne Aurore Martin a été livrée au régime Franquiste de Rajoy | Mediapart

La militante basque française Aurore Martin, recherchée par Madrid, a été interpellée jeudi 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle a été aussitôt livrée à la police espagnole. Aurore Martin était visée depuis le 13 octobre 2010 par un mandat d'arrêt européen émis par un magistrat madrilène pour « faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme ». En l'occurrence : avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre du mouvement Batasuna, un mouvement politique reconnu en France mais interdit en Espagne…

La jeune militante de 33 ans a été interpellée jeudi par des gendarmes à l'occasion d'un contrôle routier « fortuit » à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), non loin de Pau, selon la gendarmerie et le parquet de Bayonne. Sa remise à la police espagnole a aussitôt déclenché une vive polémique. Plusieurs élus protestent contre ce qu'ils considèrent comme une « provocation » du ministère de l'intérieur.

« Cette situation est ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix », a réagi Kotte Ecenarro, vice-président socialiste du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, évoquant le renoncement à la lutte armée par l'ETA depuis un an. « Ça tourne à la provocation de la part des gouvernements français et espagnol », a-t-il ajouté. L'adjointe écologiste au maire de Bayonne, Martine Bisauta, met en cause Manuel Valls, notant que le ministre de l'intérieur avait donné le ton, lundi, lorsqu'il a promis de mener une politique de « fermeté » contre l'ETA tant que le mouvement indépendantiste n'aurait pas déposé les armes.

« Le décor a été planté les jours précédents, ce n'est pas un hasard », a déclaré Mme Bisauta : « C'est dramatique (…). C'est une prise de risque qui pourrait créer des conditions de violence. » La députée PS des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle souligne que « le délit qui est reproché n'existe pas dans le droit pénal français », et que le mandat a été appliqué alors que « des choses importantes se sont passées », évoquant aussi « le processus de paix ». « C'est un mauvais signe pour la paix, a réagi, du côté de l'UMP, Max Brisson. La société civile du Pays basque et bon nombre d'élus ont dit combien ils pensaient que ce mandat d'arrêt était disproportionné par rapport aux faits reprochés à Aurore Martin. »

Mediapart avait rencontré Aurore Martin en juin 2011, lorsqu'elle avait fait le choix de sortir de la clandestinité. Nous republions ci-dessous (lire notre boîte noire) l'entretien qu'elle nous avait alors accordé.

via www.mediapart.fr

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